VILLE
DE PARIS
MAIRIE
DU XXE ARRONDISSEMENT
Citoyens
du XXe arrondissement,
Nous
venons de prendre à votre le poste auquel votre confiance nous avait
appelés, et qui, jusqu’ici, avait été occupé par un commissaire
provisoire.
L’admirable
victoire qui a remis le peuple parisien en possession de son
indépendance communale n’est encore qu’incomplète.
Il
nous faut soutenir énergiquement notre droit à l’autonomie
municipale, contre tous les empiétements arbitraires, illégaux, des
pouvoirs politiques.
La
majorité de nos collègues aux mairies de Paris et quelques députés
de Paris prétendent que nous ne pouvons élire nos conseillers
municipaux, sans que l’Assemblée de Versailles ait statué sur
notre droit à faire des élections.
Cette
prétention, insoutenable en bonne justice, est le fruit d’une
erreur complète de principes et d’une confusion flagrante de
pouvoirs. Le droit que possède chaque commune d’élire sa
municipalité est imprescriptible et inaliénable. Ce droit, toutes
les communes de France, excepté Paris, l’exercent, et il n’a pu
vous être ravi que par l’abominable despotisme de l’Empire.
Paris
a reconquis son droit de municipalité libre par sa dernière
révolution ; malheur à qui essaierait de le lui reprendre !
Cette
entreprise insensée, criminelle, serait le signal de la guerre
civile. Nous ne voulons plus que notre sang coule dans des luttes
fratricides entre Français.
C’est
pourquoi nous ne voulons plus dans Paris d’autre armée que la
garde nationale, d’autre municipalité que celle librement élue
par le peuple.
Nous
vous convoquons donc pour demain dimanche, 26 mars, à l’effet
d’élire, dans le XXe arrondissement, quatre représentants au
conseil municipal de Paris.
En
même temps que cette affiche, en paraît une autre où nous vous
indiquons le mode de votation et le lieu de vote pour chaque section
de l’arrondissement.
Citoyens,
les hommes que vous avez chargés de défendre provisoirement vos
intérêts, et qui siègent en ce moment à l’Hôtel-de-Ville,
vivent de leurs trente sous de gardes nationaux, eux et leurs
familles.
C’est
la première fois qu’un tel exemple de désintéressement se
produit dans l’histoire.
Faites
en sorte de nommer des hommes aussi dévoués, aussi honnêtes, et
vous aurez sauvé la France.
Vive
la république démocratique et sociale, universelle !
Paris,
le 25 mars 1871.
Le
maire
RANVIER
L’adjoint,
GUSTAVE
FLOURENS
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