Vous
êtes appelés à élire votre assemblée communale (le conseil
municipal de la ville de Paris.) Pour la première fois depuis le 4
septembre, la République est affranchie du gouvernement de ses
ennemis.
Conformément
au droit républicain, vous vous convoquez vous mêmes, par l’organe
de votre Comité, pour donner aux hommes que vous-mêmes aurez élus
un mandat que vous-mêmes aurez défini. Votre souveraineté vous est
rendue tout entière, vous vous appartenez complètement : profitez
de cette heure précieuse, unique peut être, pour ressaisir les
libertés communales dont jouissent ailleurs les plus humbles
villages, et dont vous êtes depuis si longtemps privés. En donnant
à votre ville une forte organisation communale, vous y jetterez les
premières assises de votre droit, indestructible base de vos
institutions républicaines.
Le
droit de la cité est aussi imprescriptible que celui de la nation ;
la cité doit avoir, comme la nation, son assemblée, qui s’appelle
indistinctement assemblée municipale, peut faire la force et le
salut de la République.
Cette
assemblée fonde l’ordre véritable, le seul durable, en l’appuyant
sur le consentement souvent renouvelé d’une majorité souvent
consultée, et supprime toute cause de conflit, de guerre civile et
de révolution, en supprimant tout antagonisme contre l’opinion
politique de Paris et le pouvoir exécutif central.
Elle
sauvegarde à la fois le droit de la cité et le droit de la nation,
celui de la capitale et celui de la province, fait leur juste part
aux deux influences, et réconcilie les deux esprits.
Enfin,
elle donne à la cité une milice nationale qui défend les citoyens
contre le pouvoir, au lieu d’une armée permanente qui défend le
pouvoir contre les citoyens, et une police municipale qui poursuit
les malfaiteurs, au lieu d’une police politique qui poursuit les
honnêtes gens.
Cette
assemblée nomme dans son sein des comités spéciaux qui se
partagent ses attributions diverses (instruction, travail, finances,
assistance, garde nationale, police, etc.)
Les
membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés,
surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables
et responsables ; c’est une telle assemblée, la ville libre dans
le pays libre, que vous allez fonder. Citoyens, vous tiendrez à
honneur de contribuer par votre vote à cette fondation. Vous voudrez
conquérir à Paris la gloire d’avoir posé la première pierre du
nouvel édifice social, d’avoir élu le premier sa commune
républicaine.
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