On
lit dans l’Eclaireur de Saint-Etienne :
« IL
FAUT EN FINIR !
Il
faut en finir ! c’est le refrain de la presse réactionnaire. Nous
disons aussi : il faut en finir. Il faut que la France se réveille
de sa torpeur.
Comprendra-t-elle
enfin que tous les malheurs sont l’oeuvre exclusive de la faction
qui, depuis tantôt un siècle, s’acharne à la ruine de ses
institutions ? Que tout ce qui la désole vient de cette source :
coalitions étrangères, guerres civiles, Vendée, sièges de Lyon et
de Toulon ; massacres et insurrections de l’an III, expédition de
Quiberon, journées de vendémiaire et de fructidor, etc.
Contenue
par une main de fer, cette faction noua des intrigues avec l’étranger
et triompha par les armes. Depuis la chute de Napoléon, elle a été
secondée dans sa lutte contre l’esprit du temps par la connivence,
la faiblesse ou l’ineptie de tous les pouvoirs.
La
nation française veut le progrès : on lui oppose le statu quo.
Elle aspire à la plus grande somme de liberté possible ; on lui
impose le plus possible de restrictions. Elle s’élève contre les
abus, on les tolère ; elle réclame des réformes, on les ajourne ;
elle demande la paix, on la pousse à la guerre ; elle veut la guerre
on lui impose la paix. Elle veut la justice distributive, on la
nargue en restaurant le favoritisme. Elle demande à Louis-Philippe
l’extension du droit de suffrage, et Louis-Philippe fait appeler le
général Bugeaud, préférant livrer bataille où son trône s’est
effondré.
Il
faut en conclure que tous les pouvoirs sont asservis ou trompés par
la politique occulte de la faction qui détruit la force vitale du
pays, en l’usant dans une lutte stérile.
Il
faut en finir avec elle. Il faut que la nation se sauve par l’énergie
qui fait défaut à ses mandataires et à ses gouvernements.
Il
faut que la nation entière s’affranchisse de la tutelle des
pouvoirs et des assemblées, en démontrant qu’elle a atteint son
âge viril, en s’élevant à la hauteur de la prudence nécessaire
dans la situation critique où la place la conspiration permanente de
l’aristocratie et de l’Eglise.
C.
E. Guichard.
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