« Je crois qu’en voilà assez pour me permettre de
conclure que si, par hasard, nos socialistes parlementaires arrivaient au
gouvernement, ils se montreraient de bons successeurs de l’Inquisition, de
l’Ancien Régime et de Robespierre ; les tribunaux politiques fonctionneraient
sur une grande échelle et nous pouvons même supposer que l’on abolirait la
malencontreuse loi de 1848, qui a supprimé la peine de mort en matière
politique. Grâce à cette réforme, on pourrait voir de nouveau l’Etat triompher
par la main du bourreau. »
« Plus le syndicalisme se développera, en abandonnant
les vieilles superstitions qui viennent de l’Ancien Régime et de l’Eglise – par
le canal des gens de lettres, des professeurs de philosophie et des historiens
de la Révolution, – plus les conflits sociaux prendront un caractère de pure
lutte, semblable à celles des armées en campagne. On ne saurait trop exécrer
les gens qui enseignent au peuple qu’il doit exécuter je ne sais quel mandat
superlativement idéaliste d’une justice en marche vers l’avenir. »
« Nous avons le droit de conclure de là que l'on ne
saurait confondre les violences syndicalistes exercées au cours des grèves par
des prolétaires qui veulent le renversement de l’Etat avec ces actes de
sauvagerie que la superstition de l’Etat a suggéré aux révolutionnaires de 93,
quand ils eurent le pouvoir en main et qu'ils purent exercer sur les vaincus
l’oppression, - en suivant les principes qu’ils avaient reçus de l’Eglise et de
la royauté. Nous avons le droit d’espérer qu’une révolution socialiste poursuivie
par de purs syndicalistes ne serait point souillée par les abominations qui
souillèrent les révolutions bourgeoises. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire