Le grand confinement par Serge Margel
« Le Dieu de la peur est
un Dieu trompeur. Et en ce sens, le pouvoir de la peur et le pouvoir du faux,
la phobocratie et la pseudocratie, forment une nouvelle alliance et
représentent un seul et même pouvoir. C’est le pouvoir d’une nouvelle
inquisition qui juge les actes sans délibération, qui scrute les cœurs sans
discernement, qui gouverne les affects sans concertation. Un pouvoir en place
désormais pour un droit de l’inégalité, de l’appropriation des territoires, de
la destruction de la Terre. Envahi par une peur savamment orchestrée, tout
sujet donne son consentement au pouvoir. L’inégalité est une norme et la
destruction une nécessité. L’inégalité nous rassure, devant l’altérité et la
diversité, la destruction nous protège, menacés que nous sommes par le manque,
les besoins à combler et les désirs frustrés qu’il faut ressusciter. Mais c’est
trop tard. Ce pouvoir est là, in s’institue et fait l’histoire. Cette nouvelle
inquisition nous interpelle déjà, produit nos désirs, gère nos biens et
administre nos institutions. Elle fait peur, à tous les sens du terme. D’un
côté elle fabrique des peurs pour maintenir son pouvoir, de l’autre cela nous
fait peur de la savoir déjà au pouvoir. »
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