« Cette contradiction tragi-comique se manifeste par
exemple dans tel film documentaire portant le titre «Nature et Amour»; chaque
séquence est précédée de deux commentaires: «La terre s’est développée pendant
des millions d’années à la suite de processus mécaniques et chimiques» ou
quelque chose de ce genre, puis, en dessous: «Le premier jour Dieu créa le ciel
et la terre.» Et, dans la salle, de grands savants, des astronomes, des
chimistes, qui acceptent sans protester cette juxtaposition, puisqu’ils sont
convaincus «que la religion a aussi quelques bons aspects»: c’est là une
démonstration saisissante du clivage entre théorie et pratique. »
« La révolution russe hisse le combat contre la
religion à un niveau incomparablement plus élevé (quatrième phase) [1] .
L’appareil de l’État n’est plus aux mains de la haute finance et de l’Église
mais à celles des comités exécutifs des Soviets. Le mouvement anti-religieux
dispose d’un fondement solide dans la réorganisation collectiviste de
l’économie. Pour la première fois, on oppose à la religion, sur une échelle de
masse, les sciences naturelles, au sentiment de sécurité qu’offre la
superstition, la technique en plein épanouissement, et on détruit le mysticisme
par l’explication scientifique de sa fonction. La lutte contre la religion
s’opère en U.R.S.S. essentiellement par trois méthodes: par le retrait de son
fondement économique, donc par une action économique directe, par la propagande
antireligieuse, par une action idéologique directe, par le relèvement du niveau
culturel des masses, donc par une action idéologique indirecte. »
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