Nous étions la fin du monde,
nous rêvions ;
Nous étions la fin du monde ;
De nos fenêtres, nous
mourrions.
De nos fenêtres, nous
esquissions des esquives
Lorsque l’on nomme le bonheur,
c’est l’instant qui vient de partir, qui vient de se refermer.
Le bonheur que l’on nomme, c’est
celui que l’on voit s’éloigner ;
Ce bonheur est, en fait, le
regret de l’instant que l’on vivait sans s’en rendre compte.
Le bonheur n’est pas de se
contenter de ce que l’on a ; cela est de la résignation.
Le bonheur n’est pas de se
contenter de ce que l’on a mais ; qu’à cet instant qui s’en va, la
suffisance était la plénitude.
Cela n’empêche pas l’ambition,
le voyage ou les quêtes.
Il y a le bonheur des quêtes
inatteignables, puisque le bonheur est la quête en elle-même, non, la satisfaction
de parvenir à obtenir, posséder.
L’espace entre le moi profond –
désirs intrinsèques et les « désirs suggérés », « imposés »,
« donnés par la télévision aux marchands du temple » s’amenuise.
Les différents désirs se
superposent, pour finalement, se confondre.
Ces désirs sont-ce les miens ? Les leurs ? Les nôtres ?
Dois-je m’identifier aux
autres au travers de ces désirs uniformes
que l’on m’a imposé ?
Et puis, de cette universalité
des désirs uniformes, sont-ce encore des désirs « désirables » ?
Peuvent-ils apporter bonheur
ou sont-ce les éléments d’une course effrénée à la déception perpétuelle de ne
jamais avoir « tout, tout de suite » ou pire d’avoir la même chose
que celui qui vit à côté de moi ?
Comment ce désir uniforme peut
« être » le mien alors qu’il est celui d’une personne dont je sais ne
pas avoir les mêmes goûts que les miens ?
M.A.
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