dimanche 27 juin 2021

Les désirs, le bonheur et l'uniformité de la volonté des marchands par M.A.

 

Nous étions la fin du monde, nous rêvions ;

Nous étions la fin du monde ;

De nos fenêtres, nous mourrions.

 

De nos fenêtres, nous esquissions des esquives

 

Lorsque l’on nomme le bonheur, c’est l’instant qui vient de partir, qui vient de se refermer.

Le bonheur que l’on nomme, c’est celui que l’on voit s’éloigner ;

Ce bonheur est, en fait, le regret de l’instant que l’on vivait sans s’en rendre compte.

 

Le bonheur n’est pas de se contenter de ce que l’on a ; cela est de la résignation.

 

Le bonheur n’est pas de se contenter de ce que l’on a mais ; qu’à cet instant qui s’en va, la suffisance était la plénitude.

Cela n’empêche pas l’ambition, le voyage ou les quêtes.

 

Il y a le bonheur des quêtes inatteignables, puisque le bonheur est la quête en elle-même, non, la satisfaction de parvenir à obtenir, posséder.

 

L’espace entre le moi profond – désirs intrinsèques et les « désirs suggérés », « imposés », « donnés par la télévision aux marchands du temple » s’amenuise.

Les différents désirs se superposent, pour finalement, se confondre.

Ces désirs sont-ce les miens ? Les leurs ? Les nôtres ?

Dois-je m’identifier aux autres au travers de ces désirs uniformes que l’on m’a imposé ?

Et puis, de cette universalité des désirs uniformes, sont-ce encore des désirs « désirables » ?

Peuvent-ils apporter bonheur ou sont-ce les éléments d’une course effrénée à la déception perpétuelle de ne jamais avoir « tout, tout de suite » ou pire d’avoir la même chose que celui qui vit à côté de moi ?

Comment ce désir uniforme peut « être » le mien alors qu’il est celui d’une personne dont je sais ne pas avoir les mêmes goûts que les miens ?


M.A.

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