Le retour de Pan, ou panique et philosophie par Boyan Manchev
« Soyons clairs ; tant
que le terme « capitalisme néo-libéral » ou néolibéralisme dure, ce
terme confus et progressivement dépourvu de sens historique mais aussi de
valeur mobilisatrice, exprimant surtout l’inertie de ladite pensée critique, l’incapacité
à saisir sa limite et l’impuissance à imaginer son alternative radicale, le
capitalisme lui-même durera. Pour paraphraser Einstein : on ne peut
résoudre un problème dans les termes qui lui sont propres. Autrement dit, le
discours panique ne peut que faire
constat de l’abîme et de l’imminence de la fin, paralysant ainsi toute action
possible, toute décision, à moins qu’il
ne soit l’expression la plus directe de cette paralysie. »
« Aujourd’hui, il nous faut
un nouveau discours de la servitude volontaire : La Boétie nous est
nécessaire de nouveau. Il nous est nécessaire d’enflammer l’imagination, y
compris l’imagination philosophique. Un nouvel optimisme ontologique nous est nécessaire : non parce qu’il
nous faut persister dans la lutte du
monde, pour ce monde.
Aujourd’hui, le temps vertical,
le temps figé de la panique, est brisé. Aujourd’hui, nous commençons de nouveau
à inventer le temps de nos vies, de nos pensées et de nos corps, et nous avons
besoin de plus de force, de plus de courage, de plus de lucidité et d’enthousiasme,
de plus d’imagination aussi pour persister dans l’exigence d’un monde juste, d’un
monde nécessaire. Il nous faut
persister dans le devenir libre et nécessaire à la fois, dans la nécessité de
la liberté et de la justice : dans la justice de l’existence tout court.
Aussi pour rendre justice à tous les êtres qui, au-delà de cette césure, ne
persisteraient qu’à travers nous. »
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