Quelle réponse aurait pu
donner la réaction politique à la demande de renseignement suivante de la
jeunesse allemande:
« L’incorporation de la
jeunesse allemande dans le Service du Travail obligatoire a fortement empiété
sur sa vie privée et sexuelle. Des questions urgentes demandent à être
éclaircies et résolues, puisque de graves et dangereux abus ont partout fait
leur apparition. La situation est aggravée par la crainte et la timidité qui
empêchent généralement les jeunes de discuter de leurs problèmes personnels les
plus brûlants, à quoi s’ajoute que la direction des camps interdit tout
dialogue sur de tels problèmes. Et pourtant, il y va de la santé physique et
psychique de la jeunesse !!!
Comment
se présente la vie sexuelle des jeunes dans les camps de travail ?
Les jeunes gens astreints au
Service du Travail se trouvent en moyenne à l’âge de l’éclosion de la sexualité,
la plupart avaient l’habitude de satisfaire leur besoin d’amour naturel dans
une relation amoureuse avec une petite amie. Il est vrai que la vie sexuelle de
cette jeunesse se trouvait déjà auparavant rétrécie par le manque de commodités
permettant une saine vie amoureuse (pénurie de logements pour les jeunes), par
les difficultés financières de se procurer les moyens contraceptifs, par
l’attitude hostile de l’autorité de l’État et des milieux réactionnaires à
l’égard d’une saine vie amoureuse de la jeunesse, telle qu’elle correspondrait
à ses besoins. Par le Service du Travail cette situation grave s’est encore
aggravée.
Aucune possibilité de
rencontrer des jeunes filles, d’entretenir les anciennes relations amoureuses:
D’où : nécessité de continence
et d’autosatisfaction.
Conséquence : Dégradation et
dépravation de la vie érotique, prédominance de la grivoiserie et de la
plaisanterie obscène, apparition inévitable de fantasmes pénibles, malsains,
démoralisants, susceptibles de paralyser la volonté et les énergies (viol,
lascivité, fantasmes masochistes).
Pollutions nocturnes
involontaires qui ruinent la santé et ne procurent aucune satisfaction.
Développement de penchants et
de relations homosexuels entre garçons qui, en temps normal, n’y auraient jamais
songé ; molestations pénibles de la part de camarades homosexuels.
Augmentation de la nervosité,
de l’excitabilité, malaises physiques, troubles psychologiques de tous genres.
Menaces
pour l’avenir.
Tout jeune homme qui, se
trouvant justement entre 17 et 25 ans environ, n’a pas connu de vie sexuelle
satisfaisante, est menacé par la suite de graves troubles sexuels affectant sa
puissance en entraînant souvent des perturbations de l’aptitude au travail.
Quand un organe ou une fonction restent longtemps inactifs, ils finissent par
cesser d’être utilisables. Des affections nerveuses et psychiques, des
perversions (aberrations sexuelles) en sont généralement la conséquence.
Comment
réagissons-nous aux mesures et ordres de nos chefs concernant ces questions ?
Nos chefs ont exigé jusqu’ici
en termes assez généraux le « renforcement moral de la jeunesse ». Nous n’avons
pas très bien compris ce qu’il faut entendre par là. La jeunesse allemande
avait soutenu, au cours des années, d’âpres combats contre le milieu familial
et les bonzes du système en vue de conquérir peu à peu son droit à une vie
sexuelle saine ; il est vrai qu’étant donné les conditions sociales, elle n’a
pu atteindre son objectif. Mais l’idée s’était répandue dans de nombreux
milieux sociaux que la jeunesse doit lutter contre le bigotisme sexuel, la
pornographie et l’hypocrisie, conséquences de l’oppression sexuelle de la
jeunesse. La jeunesse était d’avis qu’une bonne camaraderie intellectuelle et
sexuelle devait régner entre garçons et filles; que la société était obligée de
régulariser la vie de la jeunesse et de la rendre plus facile. Quelle est sur
ce point l’attitude du nouveau Reich ?
Les décrets pris jusqu’ici
sont en flagrante contradiction avec les aspirations de la jeunesse ;
l’interdiction de la vente publique d’articles contraceptifs ne permet plus aux
jeunes de se les procurer. Les mesures prises par la Police de Hambourg à
l’encontre des amateurs des sports nautiques, la menace de jeter dans un camp
de concentration ceux qui « offensent les bonnes mœurs et la décence » sont une
atteinte à nos droits. Est-ce « offenser les bonnes mœurs et la décence » si un
garçon couche avec son amie sous une tente ?
Nous demandons aux dirigeants
du Reich chargés de la jeunesse :
Quelle
doit être la vie sexuelle de la jeunesse ?
Il n’y a que quatre
possibilités:
1) La continence. La jeunesse
doit-elle vivre dans la continence, c’est[1]à-dire s’abstenir de toute activité sexuelle
jusqu’au mariage ?
2) L’autosatisfaction. La
jeunesse doit-elle recourir à des pratiques masturbatoires ?
3) La satisfaction
homosexuelle. La jeunesse allemande doit-elle pratiquer l’homosexualité ? Si
oui, sous quelle forme ? Par la masturbation réciproque ou par des rapports
anaux ?
4) La vie amoureuse naturelle
et les rapports sexuels entre garçons et filles. Si oui,
Où la vie amoureuse doit-elle
avoir lieu (problème du logement) ? Comment et avec quoi la contraception
doit-elle être mise en œuvre ? Quand cette vie amoureuse doit-elle se dérouler
?
Le jeune a-t-il le droit
d’imiter son führer ? »
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