Au sens
général : puissance, physique ou morale, qui rend un être capable
d'agir. Ex. : les facultés physiques ; les facultés naturelles ;
les facultés intellectuelles ; la faculté de penser, de raisonner,
de juger ; la faculté de la mémoire. Se dit aussi de l'aptitude à
faire une chose, du talent dont on est doué. Ex. : la faculté de
bien parler ; c'est un homme doué de grandes facultés.
« La
faculté est une certaine énergie personnelle, active et persistante
». (Dictionnaire Lachâtre.)
Tout homme
est doué de telles ou telles autres facultés. La grande tâche, et
aussi la grande difficulté, consiste à leur donner l'élan
nécessaire : la possibilité, les moyens de leur plein
épanouissement. Le véritable et profond sens de tout le problème
social est, précisément, l'aspiration à résoudre cette tâche, à
surmonter cette difficulté. L'humanité se rend de plus en plus
compte de la nécessité absolue d'y arriver. On commence à
comprendre que les humains ne pourront être vraiment libres, heureux
et bons que lorsque chaque individu aura la facilité de développer
pleinement et d'appliquer toutes les facultés qu'il possédera. On
commence à saisir que le plus grand malheur de l'humanité jusqu'à
notre temps, est justement l'absence de cette facilité pour
l'immense majorité, sinon pour la totalité des hommes. La faculté
la plus intéressante et la plus importante chez l'homme est, à
notre avis, la faculté créatrice (voir Création). Or, de nos
temps, les individus qui arrivent à la développer et à
l'appliquer, sont de rares exceptions. De nos jours, nous ne pouvons
guère que vaguement pressentir la grande beauté, la grande vigueur
de la vie, de l'activité futures, qui seront l'expression et la
combinaison vivantes des millions d'initiatives et de facultés
humaines développées et agissantes.
La situation
des choses actuelles étant, d'une part, le résultat du
développement des siècles passés, et d'autre part, engendrant les
phénomènes qui vont suivre, une double question se pose, d'un
intérêt primordial : Quelles furent les raisons fondamentales pour
lesquelles les collectivités humaines ont dévié de la voie d'une
évolution générale et harmonieuse dans le sens du développement
et de l'application des facultés de tous les individus, voie qui
paraissait pourtant toute indiquée comme celle de la véritable
évolution progressive ? Quels seraient les moyens par lesquels
l'humanité pourrait retrouver la bonne voie perdue ?
Ce problème
se rapportant aux notions de l'Évolution et du Progrès (voir ces
mots), son étude serait ici déplacée. Bornons-nous à constater
que c'est dans le développement complet et l'application variée de
toutes les facultés de chaque individu que nous reconnaissons le
véritable sens du progrès et de toute l'évolution sociale. Et
ajoutons que c'est l'Anarchisme qui s'attache le plus à ce problème.
Au sens
strictement psychologique. Habituellement on divise les phénomènes
conscients en trois classes : les phénomènes sensibles, les
phénomènes intellectuels et les phénomènes volontaires. On a
donné à ces classes le nom de facultés. Si, en effet, on découvre
en nous des phénomènes de sensibilité, c'est que nous pouvons
sentir, que nous avons la faculté de sentir. On distingue trois
facultés fondamentales : la sensibilité, l'intelligence et la
volonté. Dans la vie et l'activité des hommes, ces trois facultés
sont intimement liées entre elles. Leur division n'est pas une
abstraction théorique. Seule, peut-être, la sensibilité peut
exister sans intelligence et sans volonté. (Voir: Psychologie).
La science
n'a pas encore établi avec la précision voulue l'origine ni la
véritable essence des facultés : leur formation première, leur
mécanisme, le rôle de divers facteurs (adaptation, répétition;
exercice, hérédité, intuition, etc. et ainsi de suite). Le
problème est, du reste, très compliqué, car il comporte des
éléments biologiques, physiologiques et psychologiques.
« La force
occulte et naturelle qui fait que les organes produisent ainsi leurs
effets particuliers s'appelle faculté. » Cette formule de Fossati
n'a pas encore vieilli.
En
jurisprudence (droit civil), faculté désigne le droit de faire ou
de ne pas faire. Ex. : la faculté de se marier, de contracter, de
changer de domicile, de cultiver ou de ne pas cultiver le fonds, de
faire usage de telle ou telle chose (ou de ne pas le faire), etc...
Dans le
domaine de l'instruction publique, les facultés sont des
établissements publics d'enseignement dit « supérieur » ou,
autrement, des corps de « professeurs dans une Université », dont
les cours se rapportent à une même matière générale : la faculté
de droit, des lettres, de médecine (ou la Faculté), etc...
Le mot
faculté est, enfin, employé dans le sens de vertu, propriété. Ex.
: l'aimant a la faculté d'attirer le fer.
VOLINE.
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