Signifie,
tout d'abord, étymologiquement : parole, récit, conversation.
Ce mot est
employé en Mythologie où il signifie : 1° Système mythologique du
paganisme de la Grèce et de Rome (ex. : les dieux de la Fable ; être
savant dans la fable) ; 2° toute fiction se rattachant à un système
mythologique quelconque (ex. : la fable de la naissance de Vénus, la
fable de Psyché, etc... ; on dit aussi : les fables indiennes, les
fables scandinaves, et ainsi de suite).
Dans la
littérature, fable signifie surtout un court récit allégorique, en
prose ou en vers, qui cache une sentence morale, philosophique,
sociale, politique ou autre sous le voile d'une fiction naïve et
ingénieuse où, d'ordinaire, les animaux sont les personnages, et
dont le style doit être simple, familier, naturel, gracieux.
De même que
le conte, la fable fut une des formes les plus anciennes et
primitives de la création populaire. Les vieux recueils d'apologues
tels que le Patchatantra (voir Apologue) ou autres, la Bible, les
vieilles fables orientales, grecques, etc., sont des créations
anonymes, collectives, commencées par quelques-uns, continuées ou
modifiées par d'autres, achevées par d'autres encore, malgré
qu'elles soient attribuées plus tard à tel ou tel autre auteur
légendaire.
À l'époque
postérieure, certains écrivains, dans presque tous les pays, surent
composer, avec un talent remarquable, des œuvres merveilleuses du
genre fable. C'est le fabuliste français La Fontaine qui en fut le
plus puissant.
Il est à
regretter que la majorité écrasante des fables, même celles dues à
la plume des maîtres, n'offrent que des sentences banales,
mesquines, n'ayant rien de commun avec les grands et graves problèmes
qui passionnent l'humanité. La fable est un genre de littérature à
part. Quelqu'un a dit du jeu des échecs : c'est trop sérieux pour
pouvoir amuser ; c'est trop léger pour pouvoir être pris au
sérieux. On pourrait qualifier la fable d'une façon analogue :
c'est trop sérieux pour être traité à la légère ; c'est trop
léger pour être pris au sérieux.
C'est en
partie pour cette raison que, de nos jours, ce genre de création
littéraire est tombé en désuétude. Incontestablement, il a vécu
et ne présente plus qu'un intérêt historique. Les meilleures
fables des anciens maîtres conservent, néanmoins, un grand charme,
grâce à leurs beautés poétiques et leur esprit. C'est à ce point
de vue plutôt qu'à celui d'éducation morale que l'étude des
meilleures fables a une certaine utilité dans l'enseignement.
Autres
significations de la fable :
1° Récit
sans vraisemblance, ou sans vérité, par opposition à l'histoire ;
2° Aventure
fausse, divulguée dans le public et dont on ignore l'origine ;
3° Conte,
récit mensonger ;
4° Tout
récit imaginaire ;
5° Sujet,
canevas d'une œuvre littéraire. Ex. : la fable d'un roman, d'un
drame;
6° On
emploie aussi le mot fable dans le sens de sujet de conversation et
de risée. Ex. : être la fable du quartier ; se rendre la fable de
la ville, de tout le monde.
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