dimanche 1 août 2021

Capitalisme et Djihadisme: Une guerre de religion Décembre 2015 Partie 6 Par Michel Surya

 

·       Seul un matérialisme conséquent (« bas » et athée) est susceptible de soustraire tout matérialisme à son idéalisme subreptice. Et de le sortir de l’ornière religieuse dans laquelle il est à tout instant tout près de retomber. Matérialisme bas et athée, soit ce qui ferait à l’irrelevable toute sa part ; au moins qui ne ferait pas de ce qui est irrelevable le rebut de quelque représentation révolutionnaire que ce soit – ce qui ne peut pas y avoir de part. Le rebut : soit ce qui a toujours fait honte à toute révolution. La révolution : soit ce qui serait capable de faire sienne même ce qui lui rebute.

·       Sade, Nietzsche, etc., dans le « monde chrétien », Rushdie dans le « monde musulman » ont, entre autres, permis et étyabli le principe de l’inconditionnalité de la littérature et de la pensée, dont est lui-même né le principe de l’indiconditionnelle des libertés, notamment politiques, qu’il a inspiré et inspire encore. Rushdie fut le premier à devoir faire l’expérience et l’épreuve récentes du retour durable et violent à une situation qu’io y avait alors tout lieu de tenir pour révolue ; du retour à une conception de la littérature et de la pensée ( des libertés donc) assujettie aux conditions de Dieu. Assujettissement politique et théologique.

·       La politique comme variante de la fausseté théologique, selon Nietzsche : « Cet instinct théologique […] est la forme la plus répandue, la plus proprement souterraine de fausseté qu’il y ait au monde […] Chaque fois que des théologiens, à travers la « conscience » des princes (ou des peuples) essaient de mettre la main sur le pouvoir, nous savons sans le moindre doute ce qui , au fond, est en train de se passer : c’est la « volonté d’en finir », c’est la volonté nihiliste qui veut accéder au pouvoir – qui « veut la puissance »… » A ceci près, sur quoi même Nietzsche se méprend ( méprise d'ép’que), qu’il n’y a, au fond, de « pouvoir » qu’empruntant à la volonté théologique « d’en finir » propre à tout nihilisme.

·       Comment l’irréligion révolutionnaire peut-elle montrer quelque mansuétude que ce soit pour l’islamisme politique radical sans céder si peu que ce soit à la religion en tant que telle ? Les religions des opprimés sont-elles, par principe, moins méprisables que celles des oppresseurs ? Admettons-le un instant puisque leurs défenseurs en semblent persuadés. Mais ceux-ci ne doivent-ils pas admettre à leur tour que celles-ci ont beaucoup fait pour cette oppression, dans laquelle elles n’ont pas moins d’intérêt que n’importe quelle politique à les maintenir ?

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