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Seul un matérialisme conséquent (« bas »
et athée) est susceptible de soustraire tout matérialisme à son idéalisme
subreptice. Et de le sortir de l’ornière religieuse dans laquelle il est à tout
instant tout près de retomber. Matérialisme bas et athée, soit ce qui ferait à l’irrelevable toute sa part ; au
moins qui ne ferait pas de ce qui est irrelevable le rebut de quelque
représentation révolutionnaire que ce soit – ce qui ne peut pas y avoir de
part. Le rebut : soit ce qui a toujours fait honte à toute révolution. La révolution :
soit ce qui serait capable de faire sienne même ce qui lui rebute.
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Sade, Nietzsche, etc., dans le « monde
chrétien », Rushdie dans le « monde musulman » ont, entre
autres, permis et étyabli le principe de l’inconditionnalité de la littérature
et de la pensée, dont est lui-même né le principe de l’indiconditionnelle des
libertés, notamment politiques, qu’il a inspiré et inspire encore. Rushdie fut
le premier à devoir faire l’expérience et l’épreuve récentes du retour durable
et violent à une situation qu’io y avait alors tout lieu de tenir pour révolue ;
du retour à une conception de la littérature et de la pensée ( des libertés
donc) assujettie aux conditions de Dieu. Assujettissement politique et
théologique.
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La politique comme variante de la fausseté
théologique, selon Nietzsche : « Cet instinct théologique […] est la forme la plus répandue, la plus
proprement souterraine de fausseté qu’il
y ait au monde […] Chaque fois que des théologiens, à travers la « conscience »
des princes (ou des peuples) essaient
de mettre la main sur le pouvoir, nous
savons sans le moindre doute ce qui , au fond, est en train de se passer :
c’est la « volonté d’en finir », c’est la volonté nihiliste qui veut
accéder au pouvoir – qui « veut la puissance »… » A ceci
près, sur quoi même Nietzsche se méprend ( méprise d'ép’que), qu’il n’y a, au
fond, de « pouvoir » qu’empruntant à la volonté théologique « d’en finir » propre à tout nihilisme.
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Comment l’irréligion révolutionnaire peut-elle
montrer quelque mansuétude que ce soit pour l’islamisme politique radical sans
céder si peu que ce soit à la religion en tant que telle ? Les religions
des opprimés sont-elles, par principe, moins méprisables que celles des
oppresseurs ? Admettons-le un instant puisque leurs défenseurs en semblent
persuadés. Mais ceux-ci ne doivent-ils pas admettre à leur tour que celles-ci
ont beaucoup fait pour cette oppression, dans laquelle elles n’ont pas moins d’intérêt
que n’importe quelle politique à les maintenir ?
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