Lignes est une collection
dirigée par Michel Surya
Article : Apprendre à
vivre enfin par Sophie Wahnich
« C’est ainsi que, si
on ne mettait rien en place pour empêcher le dépassement des ressources, peu à
peu la partie de la production industrielle qui prenait la forme de capital
tertiaire : maisons, écoles, hôpitaux, banques et tous les équipements qu’ils
contiennent, ne pourrait plus être fournie sans faire baisser les taux de
profit. La production issue du capital tertiaire divisée par la population
donnait le niveau moyen de services par habitant. Les services de santé
faisaient baisser la mortalité de la population. Mais ce capital tertiaire
abandonné ou précarisé, la mortalité remonte, le niveau de vie baisse…On en est
là ».
« Alors Meadows une
fois encore avait prévenu en reprenant le modèle de Machiavel des discours ( en
le sachant ou sans le savoir) qui fait que les séditions ou révolution arrivent
du fait des élites sourdes aux frustrations élémentaires des populations.
Lorsque les élites d’un pays
estiment qu’il est normal qu’il y ait de grandes différences de bien-être entre
les citoyens, elles peuvent user de leur pouvoir pour engendrer d’importantes
disparités de revenus entre la majorité de la population et elles. Cette
inégalité peut être source de frustration, de colère et de protestations au
sein de la classe moyenne. Les perturbations qui résultent de ces protestations
peuvent conduire à la répression. L’utilisation de la force isole alors un peu
plus les élites des masses et accentue chez les puissants la conviction morale
qu’un fossé entre la majorité de la population et eux est largement justifié. L’écart
entre les revenus augmente, la colère et la frustration aussi, ce qui peut
déboucher sur une répression accrue. Et, au bout du compte, il peut y avoir
révolution ou effondrement ».
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