samedi 20 octobre 2018

Noir et Rouge Grève généralisée en France Partie 1




« Pas un train ou un métro sur les rails, pas une lettre ou un télégramme qui passe, pas une voiture ou pas une tonne de charbon qui sort, et partout, de la plus petite à la plus grande entreprise, à la suite des facultés, les usines, les bureaux, les écoles, toutes les cellules de la vie sociale et économiques occupées. On verra même, indice de la profondeur du mouvement, des footballeurs occuper le siège de leur Fédération, des cadres occupés le siège d'une fédération patronale et des instituteurs celui de leur syndicat. Seuls ont été ignorés les organes de la vie politique , témoin ce jour où 40000étudiants passent devant l'assemblée nationale , où les députés sont en séance, sans même lui accorder un cri hostile. Les syndicats, les partis, tous les organes d'encadrement des travailleurs sont débordés, vidés de tout pouvoir réel. » 

« Une classe dominante qui sent la situation lui échapper n'use pas de grenades lacrymogènes : en mai-juin 68, il n'y a pas eu de situation véritablement révolutionnaire. »

Un comité de grève :

«Ce ne sont pas les syndicats qui ont démarré la grève.  Ce sont des gens qui voulaient violemment quelque chose. Les syndicats ont pris ensuite la grève en mais et ils ont proposé les revendications habituelles. Ils ont cassé un mécanisme et cela explique le fossé qui sépare le comité de grève des employés en grève. »

« Cet exemple n'a pas été perdu par les masses ouvrières. Elles en ont été profondément frappées. Elles ont vu apparaître tout autre chose que la routine des luttes syndicales pour des améliorations quasi automatiques du niveau de vie. Sans doute, celles-ci ne sont pas sans intérêt dans le pays du marché commun où, excepté l'Italie, les salaires sont lezs plus bas , mais, confusément, les masses ont mis en avant d'autres types de revendications qui, timidement, mettent en cause la forme même de la société. Là aussi le rôle des jeunes a été particulièrement important . Pas encore englués dans le système de vie moderne , se sentant une solidarité avec les autres jeunes des couches sociales voisines, n'ayant pas pas connu la guerre ni les « victoires de 1936 », étant, parmi les travailleurs, les plus menacés par le chômage, ils se sont sentis moins enclins à obéir aveuglément aux mots d'ordre syndicaux, comme s'y sont habitués leurs aînés et ont souvent rejoint les étudiants dans leurs combats de rue et dans leurs désirs d'autodétermination, de responsabilité individuelle. »

« Il n'est pas question de décréter leur inanité de façon volontariste, mais un processus est en cours où les divergences naîtront de l'affrontement théoriques et pratiques à la réalité plutôt que des querelles de mots entre chapelle ».

« Un certain nombre de principes inspirent nos actions :
-la reconnaissance de la pluralité et de la diversité dans le courant révolutionnaire.
-la révocabilité des responsables et le pouvoir effectif des collectivités.
-la circulation permanentes des idées et la lutte contre l'accaparement de l'information et du savoir
-la lutte contre la hiérarchisation.
-l'abolition dans la pratique de la division du travail ( abattre les cloisons entre la travail manuel et le travail intellectuel)
le refus de la mystification des motions de censure, référendum, coalitions électorales, tables rondes, délégation de pouvoir
-refus du dialogue avec le patronat
-destruction du mythe de l'état , arbitre au service de l'intérêt général.
-la gestion par les travailleurs eux-mêmes de leurs entreprises, forme d'action qui ne peut être pour l'instant spontanée mais que nous devons prôner comme une des possibilités révolutionnaires. »




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