Affaiblissement.
Perte partielle des sens et du mouvement. Tomber en défaillance,
c’est-à-dire tomber en syncope. La défaillance a pour cause un
affaiblissement physique et est le signe précurseur de maladies
graves à moins qu’elle ne soit due qu’à la vieillesse, à la
fatigue ou à l’excès de travail. Dans ce cas, un repos assez
complet remet de l’ordre dans l’organisme et les troubles
disparaissent. Le mot défaillance est employé assez fréquemment
comme synonyme de découragement. Exemple : « Tout homme est sujet à
la défaillance », pour « tout homme est sujet au découragement ».
Dans le mouvement social il est peu de militants dévoués et
sincères qui ne soient pas passés par ces heures de trouble, de
doute, de découragement, de défaillance, et cela se comprend. La
route à parcourir est couverte de ronces, et la côte est rude à
gravir. Lorsque l’on jette un regard en avant et que l’on
constate tout le chemin qu’il y a encore à parcourir, on est pris
parfois par la lassitude et l’on désespère de ne jamais arriver
au but.
En
ces heures de défaillance, il faut se détourner et contempler non
pas le chemin à parcourir, mais celui parcouru ; il faut se souvenir
que, depuis des années et des années, des hommes comme nous ont eu
le courage de lutter pour défricher le terrain que nous foulons ; il
faut se rappeler que des savants sont restés penchés sur leurs
cornues, analysant la matière pour arracher ses secrets à la nature
et rendre notre vie un peu moins rude et un peu plus belle ; il ne
faut pas oublier que des philosophes ont blanchi sur leurs livres
pour dépouiller l’existence de ses mensonges et de ses erreurs et
rendre possible l’évolution de l’humanité. En ces heures de
défaillance, qui sont inhérentes a la lutte terrible que nous
menons, il faut se dire que si le chemin est encore bien long, la
plus grande partie en a été couverte par le passé et qu’il est
.de notre devoir de continuer à avancer toujours sans nous arrêter
jamais. La vie est éternelle dans le temps et dans l’espace, et si
l’individu ne peut comprendre l’infini, la vie cependant ne se
poursuit qu’en se donnant, et les générations futures
bénéficieront de l’héritage que nous leur léguerons. La vie,
c’est la lutte, c’est la bataille, pour le bien-être, pour la
liberté, pour l’amélioration toujours accentuée du bonheur, pour
la libération des hommes. La défaillance, c’est un peu de mort
qui nous envahit. Il faut se dresser contre elle. Il faut,
s’imprégner de la puissance et de la force de ceux qui, jusqu’à
leur dernier souffle, ont tout donné dans le combat grandiose qui
divise l’humanité, et comme eux, sans défaillance, travailler à
préparer des jours meilleurs.
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