Il
résulte d'un débat animé par BARJONET et publié dans le N° 2 de
la revue "Que Faire ?" que m~me si un certain nombre de
mouvements de masse sont déclenchés·hors des appareils, la C.G.T.
d'une manière générale les récupère dans la plus grande partie
des cas quitte à se gauchir sur le moment Seule, la C.F.D.T.
commence à compter dans certaines entreprises. Il faut conclure
presqu'automatiquement que C.G.T. signifie : appareil du P.c. La
tactique est toujours, en effet, de cantonner les revendications au
niveau corporatiste. Les travailleurs se rendent compte que le P.C.
freine les luttes. Ils admettent par contre fort ,bien que la C.G.T.
soit la courroie de transmission du P.C.F. Tout dépend donc encore
des positions de l'appareil réformiste du P.c.F.
Roger
Garaudy écrit dans •Le Grand Tournant du Socialisme « on ne
peut rien faire de valable en France sans le Parti Communiste. On ne
peut rien faire de valable si ce Parti ne se transforme pas lui-même
profondément »
Emmanuel
Terray dans Que Faire" traduit cette proposition par : "Il
est impossible de faire la Révolution avec le P.C.F. Il est
également impossible de la faire sans lui. » Et d'ajouter que
cette formule résume l'une des principales contradictions auxquelles
se heurte le mouvement révolutionnaire"•
Nous
savons - et nous y reviendrons dans le cours de ce texte- que
toute·organisation ou parti qui a choisi d'agir dans le cadre du
régime, quels que soient ses buts, joue un rôle dans l'échiquier
de la politique de la bourgeoisie qui opère
à tout moment une récupération.· Mais cela est un problème
général et de fond.
la
Charte d'Alger affirmait : (1964)
•Le
caractère du parti d'avant-garde n'est pas un état qui, une fois
obtenu, ne se perd plus. Il exige un perpétuel effort sous peine de
dégénérescence. L'aptitude à tirer à un moment donné de
l'histoire une analyse juste concernant le combat du peuple et à lui
ouvrir les perspectives de son développement ne constituent pas un
brevet définitif de pureté révolutionnaire et d'efficacité
politique. Un parti d'avant-garde doit sans cesse saisir la
signification de ce qui na!t et se développe pour en tirer les
enseignements politiques nécessaires. Il faut donc éviter de
construire un appareil qui, exprimant au départ l'aspiration des
masses se mette ensuite vivre d'une vie indépendante.
Les
camarades yougoslaves disent que nul, (syndicat ou parti) n'a le
droit de se substituer aux masses.
Mais
cela pose un autre problème : Comment un parti de type
bolchevique classique peut-il se modifier profondément au point de
répondre aux exigences de la Révolution en France dans le sens de
l'auto-organisation des masses ?
Subsidiairement,
la même question pourrait-être posé ~ la Ligue Communiste
(trotskyste) qui revendique aussi l'auto-organisation des masses sur
le type •soviet• et qui pratique en son sein un centralisme
outrancier.
Par
contre, pour TERUEL, il n'y a pas eu en URSS, de "destruction
des bases sociales conquises en Octobre 1917, ni de changement de
classe dirigeante". Entendez par là que la propriété privée
des moyens de production n'est pas rétablie en URSS et que la classe
ouvrière serait toujours la classe dirigeant,, la bureaucratie.
ayant seulement usurpé le pouvoir. De ce fait, la bureaucratie
n'étant qu'une caste, il suffira l la classe ouvrière des pays de
l'Est de reconquérir le pouvoir POLITIQUE 1 C.Q.F.D.
!
Bakounine
affirmait cette évidence dès 1876 et ARCHINOV écrivait dès 1924
•LEtat, construit, tout d'abord, soi disant pour la défense de la
Révolution, finit infailliblement par être gonflé des nécessités
spécifiques propres à lui seul, devient lui même le but, produit
des castes privilégiées sur lesquelles il s'appuie, soumet les
masses par force à ses nécessités et à celles des castes
privilégiées et rétablit par conséquent le fondement de
l'Autorité et de l'Etat capitalistes: l’assujettissement forcé,
l'exploitation habituelle des masses.
•Comme
le rappelle.la Déclaration des 81 partis communistes et ouvriers de
1960, la différence fondamentale entre communistes et réformistes
ne réside pas dans le fait que les réformistes seraient les seul$ à
être pour des réformes, ce qui n'est pas du tout le cas. Cette
différence réside dans le fait que, . . . les réformes ·réalisées
dans le cadre du capitalisme constituent un but en soi - ce qui les
conduit à renoncer à la lutte pour l'abolition du capitalisme -
tandis que les communistes luttent résolument pour les réformes
immédiates pouvant être obtenues dans le cadre de la société
capitaliste, mais cela sans jamais renoncer l la lutte pour le but
final, le Socialisme.
Ainsi,
Jean GRAVE écrivait en 1910 : "Le parti socialiste
révolutionnaire, lorsqu'il débuta après la Commune, se lança dans
la lutte électorale sous prétexte de propagande à faire, se
croyant sauvegardé par les considérant révolutionnaires de son
programme où il était dit que la lutte électorale n'était qu'un
moyen d'agitation, la révolution restant le seul moyen.
d'émancipation du prolétariat. On sait. ce qu'il est advenu. Pris
dans la lutte électorale, les considérant révolutionnaires se sont
égarés en cours de route .. il n'est resté de révolutionnaire que
l'étiquette, la conquête du pouvoir politique est devenue le vrai
credo et l'on fait espérer aux travailleurs leur affranchissement
par des lois protectrices et les élus socialistes collaborent aux
mesures de répression que les ministères bourgeois prennent contre
leurs électeurs.
"Comité
pour la Grève du Vote" qui fonctionna au cours de l'année
1969. Il semble pourtant que certains marxistes révolutionnaires
font encore une différence entre la participation à une élection
et l’électoralisme, reprenant la thèse de l'agitation à
l'occasion des campagnes électorales. Cette tactique est employée
sans aucun succès car elle n'est pas comprise des masses à qui il
est difficile d'expliquer en même temps que les élections ne servent
à rien et qu'on s'y présente;ou qu'on se présente pour siéger
dans une assemblée à qui on dénie toute valeur. Le débat n'est
pas clos sur cette question.•
Pourtant,
pour nous anarchistes, la violence de même que la non violence ne
sont pas un principe. C'est la résistance de la bourgeoisie qui
conditionne la violence ou la non violence de l'acte révolutionnaire.
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