Faire
cesser d’être chrétien ; enlever la qualité de chrétien. On
pourrait penser qu'en notre siècle de science et de progrès le
Christianisme n'est plus un danger. Ce serait une erreur car l'Eglise
est encore puissante et c'est un devoir que de s'attacher à en
amoindrir les effets. La déchristianisation est donc une oeuvre
qu'il faut poursuivre.
Le
christianisme repose sur une erreur ; il est possible qu'à une
certaine période de l'histoire il ait eu son utilité, mais de nos
jours il est périmé et ne répond à aucun besoin social, sinon à
celui de la bourgeoisie qui l'utilise pour asservir le peuple et le
maintenir en esclavage. « Nous nions le christianisme, comme nous
nions les théories générales scientifiques du passé, comme nous
nions la politique du passé, comme nous nions le régime des
républiques d'Aristote ou de la monarchie de Louis XIV... Persuadé
que la religion de l'Avenir ne sera pas la synthèse chrétienne,
nous croyons que le respect superstitieux qui s'attache encore à la
religion du passé est un des plus
grands
obstacles aux progrès de tout genre que la Société doit faire »
(Pierre Leroux).
En
effet, le Christianisme, par son idéologie, par ses pratiques,
perpétue ou cherche à perpétuer un état de chose qui n'est plus
en rapport avec les aspirations du peuple ; d'autre part, il s'est
sensiblement éloigné de la doctrine de Jésus et « celui » qui
prêcha sur la montagne se refuserait à servir de base à la comédie
qui se joue depuis des siècles autour de son nom. La
déchristianisation est donc une œuvre d'utilité et de salubrité
sociales. Pourtant il faut être juste et « rendre à César ce qui
appartient à César ». Le christianisme n'est pas seul à corrompre
la neutralité collective. Toutes les
religions
ont une part égale de responsabilité dans le désordre moral et
intellectuel des humains, Juifs, protestants, etc., etc., sont
également les victimes des exploitants de la crédulité populaire,
et déchristianiser les uns, sans libérer les autres du dogme qui
pèse sur eux et les écrase serait un travail inachevé. Il faut
combattre toutes les religions quelles qu'elles soient ; il faut
ouvrir à la lumière tous les cerveaux plongés depuis si longtemps
dans l'obscurité, sans omettre les religions modernes, les religions
terrestres que sont le nationalisme et le parlementarisme.
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