Article
issu de L'injure Sociale N°4 et 5 Janvier 1978
Les Politiques,
gauchistes, magouilleurs, arnaqueurs, journaleux, aiment à montrer
qu'ils méprisent la révolte, ils ont dépassé ce stade, à coup de
science prolétarienne de pseudo-théorie (d’idéologie). C'est un
lieu commun chez eux: "un révolutionnaire n'est plus un
révolté"•
Nous n'avons pas été
les premiers à l'observer mais, il faut le répéter, le
dénominateur
commun des diverses
idéologies gauchistes et ultra gauche, c'est leur christianisme sous
jacent.
Pas seulement dans
leur puritanisme sexuel, dans leur morale rouge et leur esprit de
sacrifice, mais également dans leur culpabilisation profonde.
Dès les premiers
moments de sa rencontre avec le militantisme, la révolte du militant
est bradée et l'explication est donnée au monde de cette révolte,
et le pardon est demandé au monde (car le militant croit qu'il passe
pour un révolutionnaire). Cette explication, ce pardon, ce repentir
s'exprime par son attitude de brave militant, souriant, présentable
devant les masses, capable de parler dans les assemblées, à la
télé, d'être comme tout le monde quoi!!
Être homme du
concret du programme, du projet de la Société future, radieuse, du
Socialisme, de la destruction de l'état dans les limites du
convenable pour les hommes de bonne volonté! Nous ne dénonçons
pas, ici, !'UTOPIE mais, au contraire, par projet, nous comprenons le
pragmatisme gauchiste, son manque d'imagination et de folie. Ce
pragmatisme qui inhibe la révolte.
C'est même comique
de voir les pantins, à force d'être au service de la révolution
future, et de la préparer quotidiennement, de les voir avaler
volontairement, les pires humiliations quotidiennes. Darien notait
déjà dans le"· VOLEUR", cette attitude des Socialistes
et anarchistes de son époque, de s'en prendre aux abstractions.
alors que l'ennemi était devant eux bien · vivant ! (ils savent
parfois, inversement, personnaliser un mal). Leur compréhension du
monde, leur raison, leur théorie, n'est qu'un alibi, un obstacle aux
passions, un appel à la patience et à l'abnégation Nous n'en
voulons pas ! Mais comment cette culpabilité va se manifester? par
les moyens de ce monde C'est la démocratie, le dialogue le besoin
d'échange dans la société où règne l'échange. Même si
formellement la démocratie est rejetée comme système de
gouvernement le dialogue continu, inconsciemment, il leur faut
s'expliquer. Or c'est seulement, selon nous, quand toutes les
possibilités d'échanges sont brisées , que l'homme est en rupture
avec la Société, c'est quand le langage n'est plus le même, que la
rupture est entamée. Cette Société le sait, qui, par la bouche de
COHN Bendit réclame le dialogue, nul plus que lui, dans les
événements récents n'a symbolisé la volonté du Capital de
"LAISSER PARLER"•
Ce qui affolent les
dénonçeurs de goulags les July et cie c'est cette absence de
dialogue qu'ils croient percevoir chez BAADER ; la disparition du
discours provoque chez eux une peur panique. Il va renaître
maintenant le discours sur "LA VIOLENCE HORS DE L'HISTOIRE"•
Ce titre était celui d'une revue gauchiste en Avril 1968. C'est
ainsi que toute cette horde démocrates va nous demander des indices
de notre représentativité, ils vont nous cerner avec leur morale,
ils vont nous comptabiliser (les bras nus étaient-ils si nombreux en
1793). Ils vont tenter de vider le contenu de notre violence.Le lien
plaisir-révolte est à peine rétabli qu'i1s protestent et proposent
en échange leur violence-démocratique. Car les gauchistes n'ont
jamais été violents. Quand ils se battent c'est pour la DEMOCRATIE,
pour cet état neutre de libre acceptation de l'esclavage dans le
discours ,
Ils ne peuvent
admettre que la terreur sera une réponse implacable au terrorisme
quotidien du Capital. Il est dur d'admettre que le· mouton exploité
deviendra un homme qui fera payer les petites et les grandes
humiliations quotidiennes. Et c'est pour cela qu'ils nous prêtent
leur propre soif de pouvoir, leur propre hantise de l'État. (en nous
assimilant aux cambodgiens, à Staline, voir les articles de
Libération). Car ironie de l'histoire, ce sont les anciens
léninistes qui, encore inféodés aux vieilles organisations du
prolétariat soumis, (les syndicats par exemple) nous reprochent leur
propre tentation. Nous ne voulons pas déléguer nos pouvoirs"
ni représenter, nous ne sommes pas des militants-du-désespoir, le
désespoir ne se refile pas comme une vignette de la fête de
l'humanité. Nous n'avons aucune machine de guerre, aucune machine
mangeuse d'homme à proposer. .(qui d'un point de vue "militaire"
pour l'heure serait une trop belle cible). nous sommes simplement
parmi les premiers irréconciliables, ceux qui ne veulent ni
discours, ni dialogue : le dialogue c'est la mort. Tout mouvement
qui naît aujourd'hui ne pourra partir que sur ces prédicats sous
peine d'être mort avant d'avoir vécu. De l'ouvrier soumis à
l'homme révolté il y a un grand voyage. Ce n'est plus le même
homme qui jadis courrait vers la pointeuse., Aujourd'hui, l'histoire,
c'est l'histoire de ces milliers de voyages. Dans chaque soumis
sommeille un terroriste, la terreur s'imposera avec nous Difficile à
imaginer pour ces gauchistes desséchés. le vieux l'avait pourtant
bien dit :
"LE CAPITAL EST
UNE HORREUR SANS FIN NOUS LUI PREPARONS UNE FIN PLEINE D'HORREUR"•
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