Tiré de "L'anonymat politique " par Yves Dupeux
Résistance et anonymat
Depuis longtemps déjà, rares sont les manifestations où le mot résistance n'est pas prononcé, crié. Il l'est souvent à la fin d'un slogan, en séparant les trois syllabes qui le composent. Par exemple, on criera: "contre...ceci ou cela... -Ré-sis-tance", mais à la manière d'une simple ingonction à s'opposer qui ne résiste plus réellement à grand-chose. La résistance est devenue pour beaucoup de manifestants un slogan éculé, lassant: un mot vide de sens.
Pour contrer cette lassitude, la manifestation peut se jeter dans une résistance active et parfois très orgzanisée qui peut devenir violente ( les "black blocs" par exemple). C'est alors comme si deux formes de résistance se distinguaient; voire s'opposaient en allant parfois jusqu'au conflit: il y a d'une part le "nom de résistance", scandé le plus souvent à l'abri d'organisations reconnues, voire institutionnelles ( associations, syndicats partis politiques) , et il y a d'autre part l'"acte de résistance" qui surgit de la manifestation par l'intervention d'un groupe informel, de façon ponctuelle et anonyme."
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