Article de Robert Michels (
syndicaliste allemand)
« L'Allemagne
moderne est un moule à l'empreinte duquel se
façonnent toutes ses parties composantes par tout,c'est la même
régularité accomplie, le même travail acharné pour l'objet auquel
on est attaché, la même fidélité,la même discipline. A la
vérité, on comprend comment notre organisation ouvrière soit
devenue, d'un moyen qu'elle devait être, un but en elle-même,une
machine qu'on perfectionne pour son embellissement et non pour les
services qu'elle aurait pu rendre. Toucher à cet organisme
centralisé et lourd serait, aux yeux des socialistes et des ouvriers
allemands, une action criminelle. Les malheureux ! Ils ne voient
pas que sur ce terrain l'organisation de l'État sera toujours plus
puissante que la leur, quel que soit le temps qu'ils aient mis à
l'édifier et quelque soin qu'ils prennent de la fortifier. Vous
sentez que, dans un tel milieu, il n'y a guère de place pour le
syndicalisme, l'action directe, la grève générale. Les
préoccupations démocratiques d'une part, et de l'autre l'amour de
l'organisation pour l'organisation et la tactique purement
parlementaire ne sont pas précisément favorables aux divers modes
d'action ouvrière révolutionnaire. Sans compter que le caractère «
bien élevé » de nos masses, soucieuses de copier les « bonnes
façons » de la bourgeoisie pacifique,ne peut guère produire une
psychologie
de
révolte morale et le sens de l'opposition brutale des classes ».
«Tel
est notre devoir, à nous autres syndicalistes allemands, et c'est en
nous inspirant de votre action courageuse, camarades de France, que
nous pourrons proclamer assez haut qu'en Allemagne comme partout le
socialisme ne renaîtra que par le syndicalisme! »
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