jeudi 29 mars 2018

Syndicalisme et Socialisme Partie III




Article de Robert Michels ( syndicaliste allemand)

« L'Allemagne moderne est un moule à l'empreinte duquel se façonnent toutes ses parties composantes par tout,c'est la même régularité accomplie, le même travail acharné pour l'objet auquel on est attaché, la même fidélité,la même discipline. A la vérité, on comprend comment notre organisation ouvrière soit devenue, d'un moyen qu'elle devait être, un but en elle-même,une machine qu'on perfectionne pour son embellissement et non pour les services qu'elle aurait pu rendre. Toucher à cet organisme centralisé et lourd serait, aux yeux des socialistes et des ouvriers allemands, une action criminelle. Les malheureux ! Ils ne voient pas que sur ce terrain l'organisation de l'État sera toujours plus puissante que la leur, quel que soit le temps qu'ils aient mis à l'édifier et quelque soin qu'ils prennent de la fortifier. Vous sentez que, dans un tel milieu, il n'y a guère de place pour le syndicalisme, l'action directe, la grève générale. Les préoccupations démocratiques d'une part, et de l'autre l'amour de l'organisation pour l'organisation et la tactique purement parlementaire ne sont pas précisément favorables aux divers modes d'action ouvrière révolutionnaire. Sans compter que le caractère « bien élevé » de nos masses, soucieuses de copier les « bonnes façons » de la bourgeoisie pacifique,ne peut guère produire une psychologie
de révolte morale et le sens de l'opposition brutale des classes ».

«Tel est notre devoir, à nous autres syndicalistes allemands, et c'est en nous inspirant de votre action courageuse, camarades de France, que nous pourrons proclamer assez haut qu'en Allemagne comme partout le socialisme ne renaîtra que par le syndicalisme! »








Aucun commentaire: