ouvrage de 1958
Article
de Czeslaw Milosz (1911 – 2004 )
Poète, romancier, essayiste, traducteur polonais prix
nobel de littérature 1980
« Pablo Neruda, prix Staline, a défendu, il y a
quelques années à ses admirateurs hongrois de traduire de
l'espagnol ses poèmes de la première période, c'est à dire, écrit
avant 1936. Il les considérait comme trop marqués par la
mélancolie, trop tristes, indignes d'être lus dans un pays qui
connaissait la joie de vivre dans la grande époque stalinienne. »
(Anecdote issue de la guerre d'Espagne. Au moment où
les troupes franquistes prenaient le pouvoir dans l'Espagne et au
moment où les républicains et les anarchistes tentaient de quitter
le pays qui tombaient aux mains des fascistes, les communistes
faisaient en sorte de refuser l'accès aux bateaux aux anarchistes
les condamnant de fait à la vindicte fasciste. Pablo Neruda fit
parti de ces « sélectionneurs » communistes.)
« Mais combien de communistes sincères
trouverait-on parmi les bureaucrates, les écrivains, les artistes,
les étudiants des pays de l'est ? Une telle question ne doit
pas être posée car elle est absurde : autant demander combien
parmi les indiens du Mexique qui dansent le site du serpent ailé,
sont sincères. La nouveauté du totalitarisme est exactement cela :
il nous montre la dialectique des relations humaines. »
« Quarante ans après la révolution le système
soviétique est un capitalisme d'état qui n'approche du communisme
qu'à travers ses slogans officiels. »
« Le Marxisme vivant, on le chercherait en vain
en Russie mais il n'existe pas non plus chez les socialistes
occidentaux. »
« Ce qui fait son apparition maintenant c'est
l'anarchiste par instinct un rebelle sans cause, sceptique quant à
n'importe quel système social, un homme qui éprouve de la haine
pour le mécanisme de la vie collective et dirait volontiers que la
vie a d'autre sens que celui de l'impossibilité de la vivre. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire