Au
sens propre : lieu où l'on débite de la viande. Au sens figuré :
massacre. Exemple : la « Grande guerre du Droit » de 1914-1918 fut
une atroce boucherie. De tous temps, les soudards galonnés et
chamarrés ont conduit leurs malheureuses victimes à des hécatombes
inutiles. Tantôt, sous un prétexte, tantôt sous un autre, les
gouvernants, pour satisfaire leurs ambitions ou leurs haines, ont
déchaîné des boucheries internationales. Jadis, ils ne donnaient
aucune raison à ceux qu'ils envoyaient à la mort. Aujourd'hui, plus
prudents, ils essaient de camoufler leur infamie avec de ronflantes
tirades : « La boucherie qu'ils provoquent sera la dernière, elle
sauvera l'humanité, elle sauvera le droit des peuples, etc., etc...
» et, convaincues, les malheureuses victimes marchent à l'abattoir
sans une défection... Cependant, de jour en jour, la conscience
populaire s'éveille, les hommes commencent à se demander pour
quelle raison ils doivent ainsi se faire égorger par millions et
égorger par la même occasion de pauvres bougres qui ne leur ont
jamais rien fait. De jour en jour plus nombreux sont les rebelles qui
se refusent à cette sanglante comédie. Les yeux s'ouvrent. Et les
anarchistes ne sont pas les derniers à provoquer cette salutaire
clairvoyance des générations montantes. Espérons que bientôt les
boucheries n'existeront plus, faute de victimes. Si les gouvernants'
estiment qu'elles sont toujours nécessaires, qu'ils se battent entre
eux et laissent les autres en paix. S'ils s'entretuent, ce sera un
bon débarras pour les peuples. Toutefois, n'entretenons pas cet
espoir ; si les gouvernants aiment la boucherie pour leurs sujets,
ils ne l'ont jamais beaucoup aimée pour eux-mêmes. Le jour où les
soldats se rebelleront, les chefs ennemis s'enfuiront ensemble comme
larrons démasqués.
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