Il cite Lénine :
« La direction de l'usine généralement fondée
sur le principe de la responsabilité d'un seul doit exercer son
autorité de « façon indépendante » afin de fixer et de
répartir les salaires, les rations, les vêtements de travail et
toutes les autres fournitures sur la base et dans les limites des
conventions collectives conclues avec le syndicat. La direction doit
bénéficier d'une liberté absolue de manœuvre, exercer un contrôle
strict des succès obtenus en matière d'augmentation de production,
de l'accroissement des profits, recruter avec soin les membres du
personnel administratif parmi les individus les plus qualifiés et
les plus capables etc... »
Puis il continue
« Dans ces conditions, toute ingérence directe
des syndicats dans la direction des usines doit être considéré
comme réellement nuisible et ne peut être permise ».
Puis Lénine précise le rôle des syndicats :
« Etant une école du communisme sur le plan
général, les syndicats doivent être, sur le plan particulier, une
école à laquelle toute la masse ouvrière et finalement tous ceux
qui travaillent, apprendront l'art de gérer l'industrie ( et peu à
peu aussi l'agriculture) socialiste. Les syndicats doivent
familiariser les travailleurs avec tous les aspects de la vie
économique et tous les détails de la gestion industrielle –
depuis l'achat de matières premières, à la vente de produit – et
leur donner une idée de plus en plus concrète du plan d'ensemble,
de l'économie socialiste élaborée par l'état, et de l'intérêt
pratique qu'ont les ouvriers et les paysans à l'application de ce
plan ».
Sydney
Hook cite Edvard Kardelj :
« Les
êtres humains ne devraient pas, dans un système socialiste, devenir
les esclaves de l'appareil étatique quel que soit l'intérêt
supérieur invoqué ».
Edvard
Kardelj est un journaliste,
économiste et homme politique Yougoslave, né le 27 janvier 1910 et
mort le 10 février 1979.
Membre
du parti communiste à l'âge de seize ans, Kardelj fonde et dirige
le Front de libération branche slovène des Partisans qui lutte
contre l'occupant nazi durant la seconde guerre mondiale. Après la
fin du conflit, il devient un responsable important de la Yougoslavie
communiste ; il occupe le poste de ministre des affaires
étrangères de 1948 à 1953. Il est le principal théoricien du
modèle autogestionnaire yougoslave – volte idéologique du
titisme » - et joue un rôle majeur dans la rédaction de la
constitution de 1974.
Après
sa mort, en 1979, l'université de Ljubljana est rebaptisée
« université Edvard Kardelj de Ljubljana en son honneur. Elle
conserve ce nom jusqu'à l'indépendance de la Slovénie en 1990.
Ça
recoupe ce que les Anarchistes ont toujours senti c'est quoi que l'on
dise et qui que ce soit aux commandes, une dictature reste une
dictature. Et qu'elle soit prolétarienne n'arrange rien.
Lorsque
nous lisons « Le syndicalisme en Europe de l'est » nous
comprenons, à la lumière de ce que nous venons de lire, que Lénine
ne voulait construire qu'un parti très fort dont toutes les
composantes devaient se rallier au programme et à toutes les
institutions que le parti avait mis en place.
Donc
il n'était plus question du « pouvoir absolu des soviets »,
il fallait que le pouvoir dérive des soviets à un autre organisme
qui allait devoir obéir au parti bolchévique. Les communistes ont
donc investi les syndicats. Il n'était donc plus question pour les
syndicats de défendre les ouvriers mais simplement de faire
appliquer ce que le parti avait décidé : augmentation des
cadences, interdiction de grèves, etc...
Nous
comprenons aussi que Staline, gros paysan, n'a rien inventé. Il n'a
juste eu à se servir de ce que Lénine et Trotsky avaient
construits. Il est resté dans l'ombre de ces deux hommes assez
longtemps pour mettre ses amis les uns derrière les autres. Et après
la mort de Lénine, il ne fallait plus que de se débarrasser de
Trotsky.
Pour
en revenir à la dictature du parti, la fin des soviets était
quelque chose que les soldats, les âmes de la révolution d'octobre,
était inacceptable : les marins de Kronsdatd. Ils l'ont payé
de leur vie, sans aucune aide, car pouvait-on imaginer que le parti
des travailleurs, ceux qui les avait libéré du joug des Tsars, ne
leur enlève ce rêve fabuleux.
Ce
fut un massacre qu Emma Goldmann, venue les soutenir, a rapporté de
son voyage à Léningrad.
Pour
conclure, dans la CGT française, contaminé par les idées
communistes, largement influencée par les décisions du Komintern,
en a un peu de cette façon de vouloir que ce soit l'organe dirigeant
qui prend les décisions. Tout le pouvoir aujourd'hui est concentré
à Montreuil, au siège de la confédération, puis des fédérations.
Tout le reste n'est que courroie de transmission. On apprend aux
syndiqués à ne pas penser par eux mêmes, à obéir.
La
suite de cette organisation pyramidale est la défaite successive de
tous les mouvements sociaux puisque c'est la confédération qui
segmentes les mouvements. Que pense la CGT : il est inadmissible
de perdre un mouvement unitaire de longue haleine, nous jouons les
victoires corporatistes.
Mais,
dans tout cela, au final et pour le monde ouvrier , les défaites
collectives sont plus destructives et démobilisantes que ces petites
victoires.
Władysław
Gomułka
né le 6 février 1905 à Krosno en Galicie, mort le 1 septembre 1982
à Varsovie est un homme d'état polonais. Il dirigea la République
populaire de Pologne de 1956 à 1970
Ouvrier
à 14 ans, il adhère en 1921 au Parti
socialiste polonais
qu'il
quitte en 1926 pour le Parti
communiste polonais clandestin
où il s'occupe de syndicalisme. Il est élève à l'École
internationale Lénine à
Moscou. En prison de 1932 à 1934, puis de nouveau en 1936, pour
atteinte à la sûreté de l'État, il s'évade en septembre 1939,
participe à la résistance polonaise, puis, en novembre 1943, il est
secrétaire général du Parti
Ouvrier Polonais (POP)
clandestin1.
En 1945, vice-président du Conseil des ministres et ministre des
«territoires recouvrés» (sur l'Allemagne
vaincue),
il définit «une voie polonaise vers le socialisme», rejetant la
collectivisation des terres. En 1947, il est élu secrétaire général
du Parti
ouvrier unifié polonais (POUP)
par le comité
central.
Écarté pour «déviationnisme et nationalisme» il est démis de
toutes ses fonctions, exclu du POUP en 1948, et arrêté en 1951. Il
est libéré en 1954, et réhabilité à la suite de la proclamation
de la «coexistence pacifique» et des «voies nationales vers le
socialisme» par Khrouchtchev
lors
du Xxe
congrès du PCUS.
En
octobre 1956, il est élu premier secrétaire du comité central. Il
mène par la suite un putsch en douceur avec l’appui de l’armée
et de la majorité du parti polonais. L’URSS mobilise alors
l’Armée
rouge
pour
marcher sur Varsovie, mais recule en novembre après avoir reçu
l’assurance que le gouvernement Gomułka ne serait ni
anticommuniste ni anti-soviétique2.
L'«Octobre
polonais»
a eu lieu quelques semaines avant les
évènements
de 1956 en Hongrie
qui
ont commencé par les manifestations de soutien aux Polonais à
Budapest, place du général
Josef
Bem
(un
général polonais, commandant des
légions
polonaises en Hongrie
(pl) en
1848). Il libéralise partiellement son administration et procède à
la dé-collectivisation des terres; il s’entend également avec
l’épiscopat pour permettre l'instruction religieuse aux enfants,
la liberté du culte et la libération du cardinal-primat Stefan
Wyszyński.
L’avortement est légalisé et devient accessible gratuitement3.
Voulant
concilier l'indépendance avec l'amitié soviétique, il perd des
appuis, et la crise politique de 1968 au cours de laquelle il expulse
les Juifs du Parti ouvrier unifié polonais lui est fatale. Il est
remplacé par Edward
Gierek,
en décembre 1970, après les
émeutes consécutives à l'augmentation des prix.
Il meurt à Varsovie, le 1er septembre 1982. Son épouse
Zofia est décédée en 1986 à 84 ans.
« Gomulka
hésite à donner plus de pouvoir aux conseils ouvriers et aux
conseils du peuple, car il craint par dessus tout que ceux-ci
n'échappent à l'influence du parti communiste dont la position
privilégiée est absolument nécessaire, à son avis, à
l'établissement du socialisme. Comme si il avait conscience que tous
les éléments qui mènent la Pologne au socialisme pourraient
l’entraîner si on leur permettait de se développer hors de
l'influence du Kremlin, et comme pour rassurer l'inquiétude des
Russes, il attaque ceux qu'il appelle des « révisionnistes »
et qui sont en réalité des socialistes démocrates de formation
occidentale, plus violemment encore que les dogmatistes et les
conservateurs du régime stalinien. »
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