samedi 17 mars 2018

La légende Noire de Georges Sorel Partie 1


Dans ces textes, on étudie le parcours de Georges Sorel et surtout, on cherche à comprendre comment on peut passer de l'étude du syndicalisme révolutionnaire, passé de Tocqueville à Renan, côtoyé Barrès et Maurras, chercher dans les textes de Marx des vérités pour les ouvriers et le monde prolétarien. 

En fait, où est le chemin de la liberté pour le monde ouvrier? Comment va-t-il s'émanciper? 

Georges Sorel , comme tous les penseurs, a erré sur différents chemins, s'est peut-être perdu à un moment, mais c'était un homme. Et comme chaque homme, il a des côtés sombres, de la lumière, mais si il était parfait, il aurait été un ange et un Dieu, et Dieu n'existe pas.


« A corporatisme mussolinien, à sa tentative d'encadrement de la classe ouvrière répond l'exaltation sorélienne de l'autonomie des organisations prolétariennes. Sorel a clairement opposé le corporatisme -formule anachronique – aux syndicats et coopérative contemporains. »

« Sorel exècre par dessus tout la « démagogie » des hommes politiques qui prétendent parler au nom de l'intérêt général et de la volonté nationale, dissimulant ainsi les intérêts réels des groupes sociaux et des clientèles électorales. »

« Il faut prendre son parti de l'avachissement général du socialisme, écrit-il en 1906 a Lagardelle, et chercher si nous ne nous sommes pas gravement trompes quand nous avons eu confiance dans le bon sens populaire. Nous avons trop suivi les conceptions de Rousseau. L'homme n'a aucune conscience naturelle du vrai, du juste, du beau... quand on va au fond de l’âme populaire, on trouve le servilisme royaliste, le ritualisme catholique et la niaiserie humanitaire qui ont été déposés par l’éducation et qui ne peuvent disparaître que par un long travail de critique et de renouvellement. »

« Le Français restait persuadé que l’État avait la charge d'assumer son bonheur; les économistes les plus orthodoxes ne se gênaient pas pour frapper a la porte du Trésor public et pour solliciter des concessions. »

« Mais de l'Inquisition a la justice royale, et de la justice royale a la justice révolutionnaire, il y avait eu constamment progrès de la doctrine d’État « dans le sens de l'arbitraire des règles, de l'extension de la force et de l'amplification de l’autorité »

« Il ne serait pas non plus mauvais que tous ceux qui sont tentes de faire de Sorel le théoricien de la violence fasciste méditent ces lignes : car la violence fasciste est bien avant tout une violence contre les personnes ; et des qu'elle le peut, elle se transforme en violence d’État. »

« La critique de Sorel contre la législation du travail et contre l'intervention de l’État dans le milieu syndical est d’ordre pédagogique. Sorel craint que la diffusion de formes de négociation dans lesquelles l'interlocuteur des syndicats n'est pas le patronat mais l’État puisse ôter a la culture ouvrière sa propre spécificité. Il pense également que les conflits sociaux, indispensables a l’affirmation de la liberté des institutions prolétariennes et diriges par des ouvriers autonomes, peuvent être remplaces par des ≪ troubles ≫ provoques par les ouvriers pour convaincre l’État «  de faire aboutir leurs réclamations »
« On peut repérer deux conceptions de la démocratie chez Sorel. Selon la première, la démocratie coïncide avec les institutions démocratiques, a savoir le parlement, l’éducation publique et la professionnalisation de la politique, autant de formes que Sorel ne cesse de fustiger, même dans sa période « démocrate ». Selon la seconde conception, la démocratie est conçue comme un mouvement spirituel et idéal, qui coïncide moins avec l'affirmation progressive de l’égalité sociale – comme dans l’interprétation de Jaures – qu'avec l'extension progressive de la liberté individuelle et de la liberté des groupes sociaux. C'est cet esprit de la démocratie que doit réaliser le socialisme, dont la tache consiste aussi bien a affirmé les principes de la justice redistributive et de l’égalité que la défense de la liberté individuelle. »

« Selon Sorel, la démagogie comme technique du gouvernement aurait ainsi complètement étouffé l’ «  idéal » de la démocratie ; les institutions démocratiques seraient au service de politiciens démagogiques. Les institutions démocratiques s'opposent des lors aux institutions prolétariennes. Quant a l’idéal de la démocratie, il est remplacé par la notion de mythe, et plus précisément par le mythe de la grève générale. »

« Si pour Tocqueville les mœurs démocratiques ne peuvent a la longue que produire des institutions démocratiques, pour Sorel ces deux instances sont en réalité en opposition. Le fonctionnement des institutions démocratiques affaiblit la puissance autonome des mouvements sociaux ; et la démocratie vise a imposer la paix sociale pour garantir l'ordre établi. »

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