dimanche 25 mars 2018

Réflexions modestes sur le syndicalisme : Article 3 L’AMI des syndicats





Ils ont (presque) tous siégé au TUAC !

Le TUAC, souvenez-vous, était l’un des principaux organismes chargé de faire avaliser secrètement les fameux AMI (Accords Multilatéraux d’Investissements de l’OCDE)que des luttes brèves mais déterminées ont fait échouer en 1998, alors qu’ils allaient consacrer la prééminence absolue du pouvoir des investisseurs financiers sur toute démocratie possible et toute législation sociale ou écologiste, dans tous les pays du monde. Rien que cela.

Pour arriver à ce coup d’Etat universel, il fallait que ce projet de traité soit négocié secrètement, afin que les opinions publiques ne soient pas alertées à temps. Travail délicat, d’autant plus que le siège de l’OCDE (le club des pays les plus riches) se trouve à Paris.

C’est là qu’intervient le TUAC, un des organismes les plus lamentables de l’Histoire depuis l’invention de l’arbalète à manivelle, TUAC, c’est-à-dire Trade Union Advisory Commitee to the Organisation for economic cooperation an developpement,
en français dans le texte : Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE.

Ces gens bien logés n’ont pas trouvé mieux que de cacher (comme on avait dû leur ordonner, ou pire, sans même qu’on leur ait demandé), les négociations secrètes de l’AMI. Dès qu’elle furent connues en France, cela a obligé le gouvernement Jospin à s’en retirer immédiatement, par crainte du scandale, et le château de cartes s’écroulait aussitôt, puisque les Etats-Unis lâchaient eux aussi l’AMI.

La France était donc un maillon faible du dispositif. Nous n’oublierons jamais que des syndicalistes indignes avaient accepté ce jeu pervers, en croyant se donner un rôle de mouche du coche en toute bonne conscience, pour négocier patiemment un volet social pour l’AMI, qui de toutes façons n’aurait jamais eu d’autre rôle ridicule qu’incitatif (alors que le traité proprement dit, lui, était conçu comme “contraignant” pour s’imposer aux législations nationales, afin de détruire les lois démocratiques et les services publiques de l’ensemble de la planète.)

Quels syndicats ont accepté loyalement de siéger avec le TUAC dans ces enceintes de l’OCDE sans alerter les travailleurs, leur mandants?

Voilà la liste pour la France : Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) – Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) - Confédération Française de l’Encadrement CGC - Force Ouvrière (Cgt-FO) - Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) – Confédération Générale du Travail (CGT).

Vérifiez directement si vous le souhaitez sur le site:http://www.tuac.org/.

L'analyse des "syndicats"

On lisait encore, le 21 janvier 2004, sur le site du TUAC, cette déclaration vieille de 6ans, (en date du 28avril 1998) des syndicats qu’il faut appeler “jaunes” : (version française http://www.tuac.org/statemen/ communiq/maimi98f.htm)

[Les notes critiques de “CFDT-Reconstruction” sont en italiques et entre crochets et en gras le communiqué des syhndicats].

Nous ne savons pas encore, à l’heure actuelle, si l’AMI est mort à l’OCDE et la situation ne deviendra claire qu’à la fin de l’automne prochain. S’il s’avère que les négociations sont bloquées à l’OCDE, selon toute probabilité, l’AMI va réapparaître dans une autre enceinte.

[ Si l’AMI est perdu à l’OCDE, il reviendra donc par la fenêtre à l’OMC ou dans une autre institution internationale antidémocratique. Quel aveu tranquille et quel cynisme!]

De toute évidence, il existe encore des désaccords entre, et au sein de certains gouvernements mais non pas de tous, sur l’intérêt de négocier l’AMI dans le cadre de l’OCDEet si tel est le cas, sur la forme à lui donner. La situation est devenue critique pendant la réunion du Conseil au niveau ministériel lorsque (...) un débat a pris
place(...)

[Et oui,mince alors, un “débat” est apparu, car l’opinion publique avait été saisie, notamment grâce à un député Vert et au Monde diplomatique. Que tout cela serait resté simple, si ce traité avait pu être finalisé jusqu’au bout dans le secret total !]

(...) Si les négociations s’effondrent à l’OCDE, il se peut que les gouvernements choisissent de se tourner vers l’OMC afin de les poursuivre.

[On peut faire confiance au TUAC pour respecter la loi du silence, sur la suite]

Un grand nombre de gouvernements ont exprimé leur désir de faire participer les syndicats et les ONG au niveau national afin de tenter de connaître leurs opinions sur ce qu’il faudrait faire pour élaborer un AMI répondant à leurs préoccupations et pour rechercher des “solutions novatrices”.
Dans le même temps, l’OCDE pourra mener une opération de relations publiques en se servant de son nouveau rapport (...) Paradoxalement, dans la situation actuelle, cette opération de relations publiques pourrait provoquer l’effet contraire à celui prévu et susciter davantage d’opposition à l’AMI.

[Bref, évitons de parler et d’expliquer clairement, ça vaut mieux. Et ce sont des dirigeants de syndicats ouvriers qui écrivent cela!]

Conclusion

Quoiqu’il arrive à l’AMI, il est important de poursuivre la campagne syndicale. Il reste aux gouvernements à examiner des points substantiels comme les clauses contraignantes en matière de travail et d’environnement. Cette prochaine période de réflexion, comme certains l’ont appelée, et le désir exprimé par les ministres de “consulter les groupes intéressés de leur société” devraient être considérés comme une occasion de faire plus énergiquement pression en faveur de l’AMI que nous aimerions voir conclu.

[ “Que nous aimerions voir conclu” : Au moins c’est clair ! ]

Il faut également rappeler que les campagnes nationales menées dans certains pays peuvent avoir une ampleur telle que les gouvernements concernés ne seront pas en mesure de s’engager prochainement sur un éventuel AMI. Cependant, l’AMI pourrait encore voir le jour en l’absence de ces pays.

[Quel dommage que les démocraties aient encore de beaux restes, permettant aux citoyens d'y mener parfois des “campagnes nationales”, obligeant les gouvernements à reculer. Vivement l’AMI qui y mettra définitivement bon ordre, après avoir vidé de sens toute démocratie! ]

Le TUAC va examiner avec ses membres affiliés les prochaines étapes de la campagne syndicale concernant l’AMI mais dès maintenant, nous incitons les membres affiliés à entreprendre, dans la mesure du possible,des débats au niveau national sur cet Accord et à chercher à constituer des alliances avec des groupes désireux d’obtenir un AMI au sein duquel les droits des investisseurs seront contrebalancés par des obligations réciproques.

[Des“alliances”avec des “groupes désireux” et des “obligations réciproques” ? Qui cela au juste ? Le MEDEF cher à la CFDT ? Les fonds de pensions internationaux ? Les paradis fiscaux ? Clearstream ? Les marchands d’armes ? Les médias possédés par les marchands d’armes? La mafia ? Les médias contrôlés par la mafia ?On aimerait savoir. ]

Sur un plan plus général, le TUAC va examiner, avec l’OCDE, la possibilité d’entamer un débat ouvert et éclairé sur les questions plus larges de la gestion des finances internationales et du système de marché.

[ Ne riez pas, fin de communiqué du TUAC. ]

A Contre-Courant Février mars 2004

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