Ils
ont (presque) tous siégé au TUAC !
Le
TUAC, souvenez-vous, était l’un des principaux organismes chargé
de faire avaliser secrètement les fameux AMI (Accords Multilatéraux
d’Investissements de l’OCDE)que des luttes brèves mais
déterminées ont fait échouer en 1998, alors qu’ils allaient
consacrer la prééminence absolue du pouvoir des investisseurs
financiers sur toute démocratie possible et toute législation
sociale ou écologiste, dans tous les pays du monde. Rien que cela.
Pour
arriver à ce coup d’Etat universel, il fallait que ce projet de
traité soit négocié secrètement, afin que les opinions publiques
ne soient pas alertées à temps. Travail délicat, d’autant plus
que le siège de l’OCDE (le club des pays les plus riches) se
trouve à Paris.
C’est
là qu’intervient le TUAC, un des organismes les plus lamentables
de l’Histoire depuis l’invention de l’arbalète à manivelle,
TUAC, c’est-à-dire Trade Union Advisory Commitee to the
Organisation for economic cooperation an developpement,
en
français dans le texte : Commission syndicale consultative auprès
de l’OCDE.
Ces
gens bien logés n’ont pas trouvé mieux que de cacher (comme on
avait dû leur ordonner, ou pire, sans même qu’on leur ait
demandé), les négociations secrètes de l’AMI. Dès qu’elle
furent connues en France, cela a obligé le gouvernement Jospin à
s’en retirer immédiatement, par crainte du scandale, et le château
de cartes s’écroulait aussitôt, puisque les Etats-Unis lâchaient
eux aussi l’AMI.
La
France était donc un maillon faible du dispositif. Nous n’oublierons
jamais que des syndicalistes indignes avaient accepté ce jeu
pervers, en croyant se donner un rôle de mouche du coche en toute
bonne conscience, pour négocier patiemment un volet social pour
l’AMI, qui de toutes façons n’aurait jamais eu d’autre rôle
ridicule qu’incitatif (alors que le traité proprement dit, lui,
était conçu comme “contraignant” pour s’imposer aux
législations nationales, afin de détruire les lois démocratiques
et les services publiques de l’ensemble de la planète.)
Quels
syndicats ont accepté loyalement de siéger avec le TUAC dans ces
enceintes de l’OCDE sans alerter les travailleurs, leur mandants?
Voilà
la liste pour la France : Confédération Française Démocratique du
Travail (CFDT) – Confédération Française des Travailleurs
Chrétiens (CFTC) - Confédération Française de l’Encadrement CGC
- Force Ouvrière (Cgt-FO) - Union Nationale des Syndicats Autonomes
(UNSA) – Confédération Générale du Travail (CGT).
Vérifiez
directement si vous le souhaitez sur le site:http://www.tuac.org/.
L'analyse
des "syndicats"
On
lisait encore, le 21 janvier 2004, sur le site du TUAC, cette
déclaration vieille de 6ans, (en date du 28avril 1998) des syndicats
qu’il faut appeler “jaunes” : (version française
http://www.tuac.org/statemen/
communiq/maimi98f.htm)
[Les
notes critiques de “CFDT-Reconstruction” sont en italiques et
entre crochets et en gras le communiqué des syhndicats].
Nous
ne savons pas encore, à l’heure actuelle, si l’AMI est mort à
l’OCDE et la situation ne deviendra claire qu’à la fin de
l’automne prochain. S’il s’avère que les négociations sont
bloquées à l’OCDE, selon toute probabilité, l’AMI va
réapparaître dans une autre enceinte.
[
Si l’AMI est perdu à l’OCDE, il reviendra donc par la fenêtre à
l’OMC ou dans une autre institution internationale
antidémocratique. Quel aveu tranquille et quel cynisme!]
De
toute évidence, il existe encore des désaccords entre, et au sein
de certains gouvernements mais non pas de tous, sur l’intérêt de
négocier l’AMI dans le cadre de l’OCDEet si tel est le cas, sur
la forme à lui donner. La situation est devenue critique pendant la
réunion du Conseil au niveau ministériel lorsque (...) un débat a
pris
place(...)
[Et
oui,mince alors, un “débat” est apparu, car l’opinion publique
avait été saisie, notamment grâce à un député Vert et au Monde
diplomatique. Que tout cela serait resté simple, si ce traité avait
pu être finalisé jusqu’au bout dans le secret total !]
(...)
Si les négociations s’effondrent à l’OCDE, il se peut que les
gouvernements choisissent de se tourner vers l’OMC afin de les
poursuivre.
[On
peut faire confiance au TUAC pour respecter la loi du silence, sur
la suite]
Un
grand nombre de gouvernements ont exprimé leur désir de faire
participer les syndicats et les ONG au niveau national afin de tenter
de connaître leurs opinions sur ce qu’il faudrait faire pour
élaborer un AMI répondant à leurs préoccupations et pour
rechercher des “solutions novatrices”.
Dans
le même temps, l’OCDE pourra mener une opération de relations
publiques en se servant de son nouveau rapport (...) Paradoxalement,
dans la situation actuelle, cette opération de relations publiques
pourrait provoquer l’effet contraire à celui prévu et susciter
davantage d’opposition à l’AMI.
[Bref,
évitons de parler et d’expliquer clairement, ça vaut mieux. Et ce
sont des dirigeants de syndicats ouvriers qui écrivent cela!]
Conclusion
Quoiqu’il
arrive à l’AMI, il est important de poursuivre la campagne
syndicale. Il reste aux gouvernements à examiner des points
substantiels comme les clauses contraignantes en matière de travail
et d’environnement. Cette prochaine période de réflexion, comme
certains l’ont appelée, et le désir exprimé par les ministres de
“consulter les groupes intéressés de leur société” devraient
être considérés comme une occasion de faire plus énergiquement
pression en faveur de l’AMI que nous aimerions voir conclu.
[
“Que nous aimerions voir conclu” : Au moins c’est clair ! ]
Il
faut également rappeler que les campagnes nationales menées dans
certains pays peuvent avoir une ampleur telle que les gouvernements
concernés ne seront pas en mesure de s’engager prochainement sur
un éventuel AMI. Cependant, l’AMI pourrait encore voir le jour en
l’absence de ces pays.
[Quel
dommage que les démocraties aient encore de beaux restes, permettant
aux citoyens d'’y mener parfois des “campagnes
nationales”, obligeant les gouvernements à reculer. Vivement l’AMI
qui y mettra définitivement bon ordre, après avoir vidé de sens
toute démocratie! ]
Le
TUAC va examiner avec ses membres affiliés les prochaines étapes de
la campagne syndicale concernant l’AMI mais dès maintenant, nous
incitons les membres affiliés à entreprendre, dans la mesure du
possible,des débats au niveau national sur cet Accord et à chercher
à constituer des alliances avec des groupes désireux d’obtenir un
AMI au sein duquel les droits des investisseurs seront contrebalancés
par des obligations réciproques.
[Des“alliances”avec
des “groupes désireux” et des “obligations réciproques” ?
Qui cela au juste ? Le MEDEF cher à la CFDT ? Les fonds de pensions
internationaux ? Les paradis fiscaux ? Clearstream ? Les marchands
d’armes ? Les médias possédés par les marchands d’armes? La
mafia ? Les médias contrôlés par la mafia ?On aimerait savoir. ]
Sur
un plan plus général, le TUAC va examiner, avec l’OCDE, la
possibilité d’entamer un débat ouvert et éclairé sur les
questions plus larges de la gestion des finances internationales et
du système de marché.
[
Ne riez pas, fin de communiqué du TUAC. ]
A
Contre-Courant Février mars 2004
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire