L’oeuvre
des Bourses du Travail. Les services créés par la Bourse du Travail
peuvent se diviser en quatre classes : 1 ° le service de la
Mutualité qui comprend le placement, les secours de chômage, le
viaticum ou secours de route, les secours contre les accidents ; 2°
le service de l’enseignement qui comprend la bibliothèque,
l’office de renseignements, le musée social, les cours
professionnels et ceux de l’enseignement général ; 3° le service
de la propagande, qui comprend les études statistiques et
économiques préparatoires, la création dés Syndicats industriels,
agricoles, maritimes, des Sailors’ homes(maisons du marin), des
sociétés coopératives, la demande de conseils de prud’hommes,
etc. ; 4° le service de « résistance » qui s’occupe du mode
d’organisation des grèves, des caisses de grève et de l’agitation
contre les projets de loi inquiétants pour l’action économique.
Tous
ces services divers exigent une somme d’aptitudes considérable et
l’éducation rapidement poussée doit fournir aux Bourses les
militants qui sont chargés de faire mouvoir les services.
Chaque
service doit, autant que possible être divisé en Commissions ou
Sous-Commissions qui spécialisent leur activité dans une branche
générale et augmentent leurs connaissances générales par des
conférences qui réunissent périodiquement toutes les Commissions
par service d’abord et ensuite, ensemble, toutes les Commissions
par un examen général de la situation de la Bourse, de son action,
des difficultés économiques et sociales.
Peu
à peu, les aspérités disparaissent et le fonctionnement
s’assouplit, chaque service prend sa place et l’ensemble se meut
avec régularité.
*
* *
Le
rôle d’avenir des Bourses du Travail. Organismes de propagande et
d’action faisant oeuvre de résistance et d’éducation dans la
société actuelle, les Bourses du Travail, qui devront se multiplier
rapidement en période révolutionnaire, sont appelées à former les
bases de la société nouvelle. Elles seront, par destination, les
organes de l’organisation du travail, de la répartition des
matières premières et des produits fabriquées, de l’échange
entre les localités voisines. C’est dans leur sein, par le canal
des représentants directs et contrôlés des travailleurs de tous
les métiers, de toutes les industries que s’élaboreront les
conditions de la vie urbaine, que se traiteront toutes les questions
relatives à l’habitation, aux oeuvres sociales, à l’enseignement,
à tous les degrés. C’est sous la direction générale de la
Bourse du Travail que travailleront de façon harmonique les
Syndicats ; de même que c’est sous le contrôle et l’impulsion
de ceux-ci que se coordonnera l’organisation de la production par
les conseils d’usine et les Comités d’ateliers.
La
Bourses du Travail sera dont la véritable base de l’organisation
sociale dans la localité. Elle est appelée à remplacer la commune
d’aujourd’hui, sans que, par avance, on fixe comme limites de son
action celles de cette commune.
Fédérées
entre elles, elles formeront l’organisation souple et vivace qui
doit remplacer, dans le cadre de la région industrielle agricole, le
vieil édifice départemental qui ne répond à aucune nécessité
économique.
L’association
des Bourses du Travail par régions, celles des régions pour
l’ensemble du pays, constitue tout l’appareil nécessaire au
fonctionnement social. Dotées des prérogatives qui découlent de
leur rôle, une telle organisation doit être en mesure de répondre
à tous les besoins matériels et moraux des travailleurs. En même
temps qu’elle permettra le maximum d’initiative individuelle et
d’expériences multiples qui feront franchir de nouveaux stades aux
progrès, à l’évolution, découlant d’une émulation continue
et non refrénée, la Bourse du Travail, coordonnera tous les efforts
de tous et les fera converger vers un but unique.
Les
confrontations des résultats obtenus par toutes les Bourses au cours
des Conférences régionales ou des congrès nationaux, assurera la
continuité des efforts sur le plan des réalisations nécessaires et
du développement matériel et moral de la Société. Les essais
techniques, les inventions, les applications infinies de la science
limitées aux oeuvres de la vie, non limitées dans les recherches et
les expériences, permettront, sous l’égide des Bourses du
Travail, d’accentuer le rythme de l’évolution et d’ouvrir tous
les horizons à une civilisation nouvelle qui sera pacifiquement
propagée dans le cadre le plus large de la liberté individuelle,
n’ayant pour limite que la liberté de tous et la nécessité de
satisfaire les besoins de chacun et de tous associés dans une même
oeuvre de vie féconde et fraternelle.
Pierre
Besnard
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