dimanche 25 mars 2018

Réflexions modestes sur le syndicalisme : Introduction




Pourquoi cette réflexion et cette étude critique des pratiques syndicales ?
Pourquoi ce défaitisme dans la réflexion ?
Pourquoi ce pessimisme ?

D'abord, j'ai lu et je continue à lire Georges Sorel qui a amené une réflexion très profonde sur les syndicats, les pratiques et surtout leurs rôles dans un projet de société.

Dans la foulée, je relis Fernand Pelloutier, Émile Pouget, René Mouriaux, Errico Malatesta, le travail formidable de Jean Maitron, l'histoire du Front Populaire et la confrontation du parti soi disant ouvrier tel que se présentait la SFIO (Parti Socialiste) et les syndicats ; Pierre Besnard, qui fut à la CGT et dès 1921 en dénonçait la dérive « réformiste » etc...

Je lis Lénine, Marx, Trotsky, des études sur les syndicats sous régime communiste ( Bulgarie, Pologne, Hongrie etc).

Dans ce qui fut la constitution de la CGT en 1895, il n'y avait qu'une confédération.
En 1906, à Amiens, après plusieurs jours de confrontation, il en sort ce qui sera la base du syndicalisme en France connu sous le nom de la Charte d'Amiens. D'ailleurs, peu de syndicats se revendiquent encore de cette charte. D'ailleurs, il n'y en a plus qu'un, c'est SUD. La CGT a renié cette charte qui l'a desservi lorsqu'elle était sous la tutelle de la Russie.

2 luttes très fortes ont lieu dans les différents syndicats :

La première : La forme initiale du syndicalisme a été la forme révolutionnaire et qui a donné le nom de syndicalisme révolutionnaire. Après l'introduction des anarchistes dans les syndicats, l'anarcho-syndicalisme s'allia à l'autre forme. C'est l'action directe, le sabotage, la grève, les occupations.
Puis, une autre forme apparue, celle qui se développa très rapidement en Angleterre, c'est le réformisme. Ce système se traduit par des discussions, des négociations, et des compromis. Donc, il existe cette lutte qui se traduit de nos jours à une victoire écrasante de la forme réformiste sur le syndicalisme révolutionnaire. En comparant, les « acquis sociaux » de la période syndicalisme-révolutionnaire ou anarcho-syndicalisme, on peut se rendre compte qu'ils furent nombreux et que si , parfois, on n'avait pas écouté les centrales syndicales qui ont eu peur d'être dépassées, nous aurions pu avoir plus. Il faut reconnaître que le patronat est plus à l'aise autour d'une table que devant une horde d'ouvriers qui crèvent la faim. Et depuis que le réformisme a pris le pas dans les stratégies syndicales, on constate toutes les défaites qui se succèdent à un rythme effréné.

La deuxième : Et cela a fait l'objet débats de ces fameux débats de 1906, et de la Charte d'Amiens : L'introduction de la politique dans les centrales syndicales. Et dès que les premiers ont tenté de s'immiscer dans les syndicats, nous avons pu constater qu'ils voulaient prendre le contrôle et que ces syndicats ne servaient que le parti. Lorsque je lis l'étude sur le syndicalisme dans les pays communistes, toutes les luttes qu'ils ont menés ont été pour se débarrasser du politique pour reprendre sa vocation première : défendre les salariés.

Nous sommes en France dans ce cas où chaque parti a ses entrées dans certains syndicats et ceux ci appellent à voter pour l'un ou pour l'autre, fait des manifestations lorsque c'est tel gouvernement ou tel autre. Nous voyons aussi que les syndicalistes des confédérations, ceux qui décident, ceux qui ordonnent d'une manière ou d'une autre, qu'ils finissent leur carrières dans les ministères ou dans les instances de cette Europe qui menace la société du vivre ensemble.

Alors, certains sont convaincus de ce qu'ils vont lire, certains vont être surpris par ce qu'ils vont lire, certains vont être choqués par ce qu'ils vont lire.

Le but de ces différents articles qui vont suivre est de prouver qu'il faut un regard critique sur le syndicalisme, sur les autres syndicats si on en fait parti d'un, mais aussi sur son propre syndicat car le but, le seul, c'est le résultat final et si un syndicat ne fait pas correctement le travail, on tente de le faire bouger de l'intérieur, et si ce n'est pas possible, on change.

Mon parcours syndical : mon syndicat de cœur est la CNT. J'ai été militant de la CGT PTT mais comme j'avais un côté libertaire qui ne leur plaisait pas ils ne m'ont pas fait de cadeau. J'ai donc changé de syndicat et je suis arrivé à SUD PTT. J'y suis bien intégré, je pense, malgré des petites choses qui me parviennent aux oreilles et qui me titillent.

Donc, pour parler de l'avenir, il faut avoir fait l'effort de lire le passé : les histoires, les réflexions, les combats, analyser les victoires mais plus importants savoir qu'il n'y a pas de personnes au dessus de ceux qui se battent, il n'y a pas des professionnels du syndicalisme ; il y a juste des gens qui ont la conscience de la force des ouvriers lorsqu'ils sont unis. Mais cette conscience, il y a ceux qui s'en servent pour museler ou guider dans un sens soit corporatiste soit parcours personnel, et les autres qui veulent sortir du malheur et mieux vivre ensemble.
Pour réfléchir, j'ai choisi aussi des articles d'un journal que j'ai reçu un jour sans que je sache comment il est arrivé dans ma boîte. Du coup, devant la qualité des articles, de la réflexion très poussée, sans pensée de boutique syndicale ou politique, je me suis abonné. Et d'ailleurs, à cause des tarifs de la Poste, ce journal a disparu en version papier. Par contre vous pouvez retrouver un certain nombre de numéros à disposition. Il s'appelle A Contre-Courant, Syndical et Politique.

Vous pourrez constater qu'il y a 11 ans que ce journal annonce les dérives des syndicats et des stratégies de ceux-ci.


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