Pourquoi
cette réflexion et cette étude critique des pratiques syndicales ?
Pourquoi
ce défaitisme dans la réflexion ?
Pourquoi
ce pessimisme ?
D'abord,
j'ai lu et je continue à lire Georges Sorel qui a amené une
réflexion très profonde sur les syndicats, les pratiques et surtout
leurs rôles dans un projet de société.
Dans
la foulée, je relis Fernand Pelloutier, Émile Pouget, René
Mouriaux, Errico Malatesta, le travail formidable de Jean Maitron,
l'histoire du Front Populaire et la confrontation du parti soi disant
ouvrier tel que se présentait la SFIO (Parti Socialiste) et les
syndicats ; Pierre Besnard, qui fut à la CGT et dès 1921 en
dénonçait la dérive « réformiste » etc...
Je
lis Lénine, Marx, Trotsky, des études sur les syndicats sous régime
communiste ( Bulgarie, Pologne, Hongrie etc).
Dans
ce qui fut la constitution de la CGT en 1895, il n'y avait qu'une
confédération.
En
1906, à Amiens, après plusieurs jours de confrontation, il en sort
ce qui sera la base du syndicalisme en France connu sous le nom de la
Charte d'Amiens. D'ailleurs, peu de syndicats se revendiquent encore
de cette charte. D'ailleurs, il n'y en a plus qu'un, c'est SUD. La
CGT a renié cette charte qui l'a desservi lorsqu'elle était sous la
tutelle de la Russie.
2
luttes très fortes ont lieu dans les différents syndicats :
La
première : La forme initiale du syndicalisme a été la forme
révolutionnaire et qui a donné le nom de syndicalisme
révolutionnaire. Après l'introduction des anarchistes dans les
syndicats, l'anarcho-syndicalisme s'allia à l'autre forme. C'est
l'action directe, le sabotage, la grève, les occupations.
Puis,
une autre forme apparue, celle qui se développa très rapidement en
Angleterre, c'est le réformisme. Ce système se traduit par des
discussions, des négociations, et des compromis. Donc, il existe
cette lutte qui se traduit de nos jours à une victoire écrasante de
la forme réformiste sur le syndicalisme révolutionnaire. En
comparant, les « acquis sociaux » de la période
syndicalisme-révolutionnaire ou anarcho-syndicalisme, on peut se
rendre compte qu'ils furent nombreux et que si , parfois, on n'avait
pas écouté les centrales syndicales qui ont eu peur d'être
dépassées, nous aurions pu avoir plus. Il faut reconnaître que le
patronat est plus à l'aise autour d'une table que devant une horde
d'ouvriers qui crèvent la faim. Et depuis que le réformisme a pris
le pas dans les stratégies syndicales, on constate toutes les
défaites qui se succèdent à un rythme effréné.
La
deuxième : Et cela a fait l'objet débats de ces fameux débats
de 1906, et de la Charte d'Amiens : L'introduction de la
politique dans les centrales syndicales. Et dès que les premiers ont
tenté de s'immiscer dans les syndicats, nous avons pu constater
qu'ils voulaient prendre le contrôle et que ces syndicats ne
servaient que le parti. Lorsque je lis l'étude sur le syndicalisme
dans les pays communistes, toutes les luttes qu'ils ont menés ont
été pour se débarrasser du politique pour reprendre sa vocation
première : défendre les salariés.
Nous
sommes en France dans ce cas où chaque parti a ses entrées dans
certains syndicats et ceux ci appellent à voter pour l'un ou pour
l'autre, fait des manifestations lorsque c'est tel gouvernement ou
tel autre. Nous voyons aussi que les syndicalistes des
confédérations, ceux qui décident, ceux qui ordonnent d'une
manière ou d'une autre, qu'ils finissent leur carrières dans les
ministères ou dans les instances de cette Europe qui menace la
société du vivre ensemble.
Alors,
certains sont convaincus de ce qu'ils vont lire, certains vont être
surpris par ce qu'ils vont lire, certains vont être choqués par ce
qu'ils vont lire.
Le
but de ces différents articles qui vont suivre est de prouver qu'il
faut un regard critique sur le syndicalisme, sur les autres syndicats
si on en fait parti d'un, mais aussi sur son propre syndicat car le
but, le seul, c'est le résultat final et si un syndicat ne fait pas
correctement le travail, on tente de le faire bouger de l'intérieur,
et si ce n'est pas possible, on change.
Mon
parcours syndical : mon syndicat de cœur est la CNT. J'ai été
militant de la CGT PTT mais comme j'avais un côté libertaire qui
ne leur plaisait pas ils ne m'ont pas fait de cadeau. J'ai donc
changé de syndicat et je suis arrivé à SUD PTT. J'y suis bien
intégré, je pense, malgré des petites choses qui me parviennent
aux oreilles et qui me titillent.
Donc,
pour parler de l'avenir, il faut avoir fait l'effort de lire le
passé : les histoires, les réflexions, les combats, analyser
les victoires mais plus importants savoir qu'il n'y a pas de
personnes au dessus de ceux qui se battent, il n'y a pas des
professionnels du syndicalisme ; il y a juste des gens qui ont
la conscience de la force des ouvriers lorsqu'ils sont unis. Mais
cette conscience, il y a ceux qui s'en servent pour museler ou guider
dans un sens soit corporatiste soit parcours personnel, et les
autres qui veulent sortir du malheur et mieux vivre ensemble.
Pour
réfléchir, j'ai choisi aussi des articles d'un journal que j'ai
reçu un jour sans que je sache comment il est arrivé dans ma boîte.
Du coup, devant la qualité des articles, de la réflexion très
poussée, sans pensée de boutique syndicale ou politique, je me suis
abonné. Et d'ailleurs, à cause des tarifs de la Poste, ce journal a
disparu en version papier. Par contre vous pouvez retrouver un
certain nombre de numéros à disposition. Il s'appelle A
Contre-Courant, Syndical et Politique.
Vous
pourrez constater qu'il y a 11 ans que ce journal annonce les dérives
des syndicats et des stratégies de ceux-ci.
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