Le
bourreau est l'homme chargé de mettre à exécution les peines
corporelles prononcées par une cour criminelle, notamment la peine
de mort. Par extension, on désigne également sous ce nom tout homme
qui se plaît à exercer sur ses semblables une cruauté matérielle
ou morale. Par exemple, sont de véritables bourreaux les misérables
gardes-chiourmes qui, soit à Biribi, soit au bagne, profitent de
leur poste pour martyriser des détenus impuissants. Sont aussi des
bourreaux - et non les moins criminels - les généraux et
gouvernants qui envoient à la mort, pour satisfaire leurs ambitions
personnelles, d'infortunés soldats que l'on a abrutis par de
pompeuses proclamations. - Notons quelques détails sur le bourreau
en tant qu'exécuteur officiel : ni chez les Hébreux, ni chez les
Grecs, la fonction d'exécuteur des condamnés n'apparaît comme une
institution légale. A Rome même, les licteurs étaient chargés
d'exécuter les sentences capitales. En France, il faut arriver au
XIIIe siècle pour trouver dans chaque baillage un individu chargé
de fouetter, marquer, pendre, décapiter, rouer et brûler au nom de
la loi. C'était l'exécuteur de haute justice, qui percevait, comme
émoluments, une foule de droits sur les denrées. En 1720, ces
droits furent remplacés par un traitement de 16.000 livres. En 1793,
la Convention établit dans chaque département un exécuteur payé
par l'Etat. Louis-Philippe en réduisit le nombre. Sous le Second
Empire, il n'y en eut plus qu'un par cour d'appel. En 1870, il n'y en
eut plus que trois pour la France, la Corse et l'Algérie. Celui de
Corse a, depuis, été supprimé. Ainsi la « civilisation » en est
arrivée à posséder un ou plusieurs assassins officiels, alors que
l'antiquité n'en avait pas...
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