Du
communisme ( passé et à venir )
Alain Finkielkraut :
« Pour
le dire d'un mot : la décision ontologique fondamentale des
Temps modernes consiste à bâtir et à défendre un monde où rien
n'est tout. Le communisme remet en cause cette décision et porte
donc en lui la catastrophe totalitaire comme la nuée porte l'orage.
« Il y a l'histoire, et il y a autre chose, le simple bonheur,
la passion des êtres, la beauté naturelle »,écrivait
Camus. L'idée communiste ne peut être exonérée des crimes du
communisme car elle est la négation de cette autre chose. »
Alain Badiou :
« Il
résulte de ces évidences que je suis en un sens d'accord avec tout
ce que vous dites, sauf que c'est comme si l'on affirmait que
l'Inquisition espagnole résume parfaitement 2000 ans d'existence de
l'idée chrétienne. Nous devons revenir, s'agissant du mot
« communisme », à son sens véritable, son sens
générique, à savoir l'hypothèse qu'il n'est pas nécessaire que
les sociétés humaines soient régies par le principe de l'intérêt
privé. Cela ne signifie nullement que le collectif absorbe
l'individu ou quoi que ce soit de ce genre. Cela signifie simplement
qu'on ne peut pas être sous la dictature de pôles oligarchiques
soumis à la loi du profit et dont l'ensemble du système politique
est en réalité le serviteur. »
Alain Finkielkraut :
« Votre
grande alternative est trop absolue pour ne pas être implacable. En
attendant d'abolir la politique, le communisme la conçoit et la
pratique comme une guerre totale entre l'avenir et le passé,
l'histoire et la préhistoire, l'humanité et ses ennemis. »
« Et
comme le dit Soljenitsyne dans L'Archipel du Goulag, la ligne
de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les états, ni les
classes, ni les partis, elle traverse le cœur de chaque homme, et
« qui irait déchirer un morceau de son propre cœur ? »
Alain
Badiou :
« Tout
le monde sait par exemple que la démocratie a commencé en Grèce
comme si elle était parfaitement compatible avec l'esclavage,
l'exclusion des métèques, l'absence de toute présence politique
des femmes, et des guerres coloniales constantes et
extraordinairement cruelles. »
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