samedi 26 janvier 2019

L'explication Badiou/Finkielkraut







Du communisme ( passé et à venir )


Alain Finkielkraut :


« Pour le dire d'un mot : la décision ontologique fondamentale des Temps modernes consiste à bâtir et à défendre un monde où rien n'est tout. Le communisme remet en cause cette décision et porte donc en lui la catastrophe totalitaire comme la nuée porte l'orage. « Il y a l'histoire, et il y a autre chose, le simple bonheur, la passion des êtres, la beauté naturelle »,écrivait Camus. L'idée communiste ne peut être exonérée des crimes du communisme car elle est la négation de cette autre chose. »


Alain Badiou :


« Il résulte de ces évidences que je suis en un sens d'accord avec tout ce que vous dites, sauf que c'est comme si l'on affirmait que l'Inquisition espagnole résume parfaitement 2000 ans d'existence de l'idée chrétienne. Nous devons revenir, s'agissant du mot « communisme », à son sens véritable, son sens générique, à savoir l'hypothèse qu'il n'est pas nécessaire que les sociétés humaines soient régies par le principe de l'intérêt privé. Cela ne signifie nullement que le collectif absorbe l'individu ou quoi que ce soit de ce genre. Cela signifie simplement qu'on ne peut pas être sous la dictature de pôles oligarchiques soumis à la loi du profit et dont l'ensemble du système politique est en réalité le serviteur. »


Alain Finkielkraut :


« Votre grande alternative est trop absolue pour ne pas être implacable. En attendant d'abolir la politique, le communisme la conçoit et la pratique comme une guerre totale entre l'avenir et le passé, l'histoire et la préhistoire, l'humanité et ses ennemis. »


« Et comme le dit Soljenitsyne dans L'Archipel du Goulag, la ligne de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les états, ni les classes, ni les partis, elle traverse le cœur de chaque homme, et « qui irait déchirer un morceau de son propre cœur ? »


Alain Badiou :


« Tout le monde sait par exemple que la démocratie a commencé en Grèce comme si elle était parfaitement compatible avec l'esclavage, l'exclusion des métèques, l'absence de toute présence politique des femmes, et des guerres coloniales constantes et extraordinairement cruelles. »

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