Sans avoir,
en médecine, autant d'importance que dans la vie industrielle et
sociale, l'électricité n'y trouve pas moins une foule
d'applications dans le traitement dés maladies ; et toutes les
formes sous lesquelles elle se manifeste y sont quotidiennement
employées. Une de ses utilisations les plus intéressantes consiste
en la production des rayons X, cette merveilleuse manifestation de
l'énergie cosmique. Mais ceux-ci présentent une activité tellement
spéciale et une valeur intrinsèque si marquée, qu'ils déterminent
une classe particulière d'agents curatifs désignée sous le nom de
radiothérapie. De même les rayons ultra-violets, obtenus au moyen
de la lampe à arc électrique, se rangent dans une catégorie propre
appelée actinothérapie. L'électrothérapie introduit dans
l'organisme l'énergie électrique telle que la lui fournissent les
différentes sources aujourd'hui connues. La galvanisation utilise le
courant galvanique ou courant continu, obtenu : soit par une batterie
de piles électriques ; soit par une batterie d'accumulateurs ; soit
par prise sur le secteur urbain de lumière, au moyen d'un rhéostat
si le courant du secteur est continu, au moyen d'une commutatrice si
le courant du secteur est alternatif. Dans l'organisme, l'action du
courant galvanique se traduit par l'augmentation de la circulation
sanguine et lymphatique ; elle favorise ainsi la décongestion des
tissus enflammés (arthrite, orchite), et la nutrition des éléments
traumatisés (fracture, atrophies, œdèmes). Elle est surtout
employée dans le traitement par l'électrolyse des rétrécissements
de l’œsophage et de l'urètre : pour la destruction électrolytique
des boutons d'acné, des angiomes ou « envies » de la peau, des
poils inesthétiques par leur emplacement ou leur développement
exagéré. Enfin, le courant continu sert à l'introduction locale
des médicaments par ionisation : il dissocie les principes actifs ne
la solution pharmaceutique disposée sur une électrode en forme de
tampon imbibé, et en assure la pénétration à travers la peau
jusqu'aux organes malades sous-jacents (rhumatisme, goutte,
névralgies). La faradisation met en œuvre le courant faradique ou
courant induit, qui dérive du courant continu fourni, par une ou
deux piles et transformé par l’appareil faradique avec ses trois
éléments : bobine inductrice, bobine induite et interrupteur. Le
courant faradique agit fortement sur les muscles dont il amène la
contraction. Aussi son usage le plus fréquent se trouve-t-il dans
les atrophies musculaires consécutives aux fractures et luxations,
dans l'incontinence d'urine due à une faiblesse du sphincter de la
vessie. La franklinisation se pratique au moyen du courant statique
produit par une machine statique, à plateaux dont un des pôles va à
la terre et l'autre à un tabouret isolant où s'asseoit le patient
pour prendre un « bain statique ». Les effets en sont surtout
sédatifs et favorables dans les états douloureux et nerveux
(névralgies, neurasthénies). Les courants sinusoïdaux proviennent
d'un courant alternatif d'un secteur urbain qu'un transformateur
amène à basse tension. De forme périodique, ils activent la
circulation, décongestionnent les tissus et font contracter les
muscles. D'où leur emploi dans les épanchements articulaires ou
péri-articulaires, dans les œdèmes, les atrophies. La
d'arsonvalisation constitue une application des courants de haute
fréquence obtenus soit au moyen du courant de haute tension d'un
appareillage à rayons X chargeant les armatures d'une paire de
condensateurs qui se déchargent dans un solénoïde, soit au moyen
d'une bobine de Ruhmkorff et de deux bouteilles de Leyde ou
condensateurs se déchargeant dans un solénoïde. En applications
locales bipolaires, par l'effet de deux électrodes métalliques
reliées à un petit solénoïde, la haute fréquence exerce une
action calmante et décongestionnante sur les lésions de la peau ;
en outre, elle élève la température des tissus profonds
sousjacents et combat efficacement les lésions inflammatoires dont
ils sont le siège (diathermie) ; elle peut, par son intensité
suffisante, causer une brûlure et une escarre profonde, une
électrocoagulation utilisée pour détruire, sans incision
préalable, des lésions situées dans l'intimité des tissus. Les
applications générales, sur le malade inclus tout entier dans un
grand solénoïde formant cage, constituent un traitement des
maladies par ralentissement de la nutrition, diabète, obésité.
Enfin, la projection d'une étincelle de haute fréquence sur des
tissus altérés, cancers par exemple, en amène la destruction par
fulguration. La plupart des applications électriques médicales en
sont encore à leur période de début. Il est légitime de prévoir
le développement prochain des méthodes d'ionisation, de diathermie
et d'électrocoagulation.
- Docteur
ELOSU.
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