MARIE
DU VIIe ARRONDISSEMENT
CANTINES
MUNICIPALES
Affranchissement
de la misère par le travail
Le
public est prévenu que la municipalité du VIIIe arrondissement
prend ses mesures pour assurer la satisfaction de tous les besoins
urgents de ses administrés.
La
misère est une plaie qui engendre tous les désordres.
Le
travail est une richesse qui féconde tous les bons sentiments.
Procurer
le travail à tous, tel est le but que nous nous proposons.
Ouvrir
simplement des registres d’offres et de demandes,
comme on le fait partout, — excepté pour le placement des
domestiques, — c’est un labeur inutile et illusoire.
D’autre
part, les bureaux de placement usuels sont des moyens de trafic et de
spéculation qu’il serait bien d’éviter, tout en utilisant leurs
avances.
Or,
en attendant la solution du problème social de l’organisation
du travail dont s’occupe la Commune de Paris, nous voudrions
pouvoir satisfaire à toutes les nécessités urgentes : la
subsistance, le vêtement, le logement, et pour les enfants
l’instruction certaine.
Nous
ferons au moins tous nos efforts pour y pourvoir le mieux possible.
C’est
pourquoi, tout d’abord, il est ouvert, dans le VIIIe
arrondissement, trois cantines nouvelles qui remplaceront
celles des fourneaux économiques.
Ces
cantines fourniront à tous ceux qui seront obligés d’y recourir
la subsistance nécessaire en échange du travail, que chacun pourra
faire, en avance ou crédit.
Un
simple livret ou carnet de compte courant sera le moyen de
fonctionnement de cette institution nouvelle ; il sera délivré à
la mairie, en échange des cartes actuelles de fourneaux, qui seront
conséquemment retirées et annulées.
Le
livret indiquera, pour chaque titulaire, le travail qu’il s’engage
à fournir en échange du compte ou crédit d’aliments en nature,
qui lui sera ouvert aux cantines de l’arrondissement.
Quant
aux bureaux de placement, sans supprimer ceux qui existent, il en
sera établi de nouveaux directement par la mairie.
Le
maire,
JULES
ALLIX.
membre
de la Commune de Paris.
Paris,
le 7 avril 1871.
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