mardi 8 janvier 2019

Journal de la Commune


MARIE DU VIIe ARRONDISSEMENT
CANTINES MUNICIPALES
Affranchissement de la misère par le travail

Le public est prévenu que la municipalité du VIIIe arrondissement prend ses mesures pour assurer la satisfaction de tous les besoins urgents de ses administrés.
La misère est une plaie qui engendre tous les désordres.
Le travail est une richesse qui féconde tous les bons sentiments.
Procurer le travail à tous, tel est le but que nous nous proposons.
Ouvrir simplement des registres d’offres et de demandes, comme on le fait partout, — excepté pour le placement des domestiques, — c’est un labeur inutile et illusoire.
D’autre part, les bureaux de placement usuels sont des moyens de trafic et de spéculation qu’il serait bien d’éviter, tout en utilisant leurs avances.
Or, en attendant la solution du problème social de l’organisation du travail dont s’occupe la Commune de Paris, nous voudrions pouvoir satisfaire à toutes les nécessités urgentes : la subsistance, le vêtement, le logement, et pour les enfants l’instruction certaine.
Nous ferons au moins tous nos efforts pour y pourvoir le mieux possible.
C’est pourquoi, tout d’abord, il est ouvert, dans le VIIIe arrondissement, trois cantines nouvelles qui remplaceront celles des fourneaux économiques.
Ces cantines fourniront à tous ceux qui seront obligés d’y recourir la subsistance nécessaire en échange du travail, que chacun pourra faire, en avance ou crédit.
Un simple livret ou carnet de compte courant sera le moyen de fonctionnement de cette institution nouvelle ; il sera délivré à la mairie, en échange des cartes actuelles de fourneaux, qui seront conséquemment retirées et annulées.
Le livret indiquera, pour chaque titulaire, le travail qu’il s’engage à fournir en échange du compte ou crédit d’aliments en nature, qui lui sera ouvert aux cantines de l’arrondissement.
Quant aux bureaux de placement, sans supprimer ceux qui existent, il en sera établi de nouveaux directement par la mairie.
Le maire,
JULES ALLIX.
membre de la Commune de Paris.
Paris, le 7 avril 1871.

Aucun commentaire: