samedi 19 janvier 2019

Journal de la Commune


On lit dans l’Avenir national :

La Vérité annonce que le général d’artillerie de Rochebouet et les généraux Lavaucoupet, de La Rüe et Roze, ont offert leurs services au gouvernement. Si
Journal officiel de la Commune de Paris du 20 mars au 24 mai 1871. (1871) 650
nos souvenirs sont exacts, le général Roze est le même qui avait un commandement dans l’armée du Rhin au début de la campagne, et qui, tombé subitement malade en montant au chemin de fer, dut renoncer à son commandement. Quant au général de La Rüe, c’est l’ancien commandant général de la gendarmerie, sénateur, dont on a trouvé et publié, dans les Papiers des Tuileries, de si édifiantes lettres, où il recommandait à l’empereur un système général d’espionnage politique, qui aurait été confié aux bons soins des officiers commandant les détachements de gendarmerie. On sait que ce beau projet fut loin d’exciter l’enthousiasme des officiers de ce corps, et que l’un d’eux écrivit même à ce sujet une lettre fort digne où il repoussait l’assimilation de la gendarmerie à la police. Mais M. de La Rüe, sénateur, ne se découragea pas. Au contraire, il persista dans son idée et l’aggrava, en exprimant le vœu que la gendarmerie étendît son système d’espionnage politique jusque dans l’armée même, dont il fallait, disait-il, surveiller l’esprit et maintenir la fidélité. Tels sont les titres de M. le général de division comte de La Rüe, ex-sénateur, à la confiance de l’armée et du gouvernement de la République. La démarche de M. de La Rüe recevra-t-elle du chef du pouvoir exécutif, comme celle de M. Canrobert, « l’accueil qu’elle mérite »? Nous ne savons. Mais nous ne voyons pas pourquoi le gouvernement, qui confie des commandements à MM. Lamirault et Gallifet, refuserait les services de M. de La Rüe, exsénateur et général prévôt de toutes les gendarmeries impériales.

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