samedi 19 janvier 2019

Journal de la Commune


LA RÉPUBLIQUE EN ANGLETERRE

L’honorable Auberon Herbert, dans un banquet à lui offert mercredi par la ville de Nottingham, dont il est le représentant, a expliqué les raisons qui lui ont fait voter la dotation de la princesse Louise. Si elle avait épousé un prince étranger, on n’aurait pas consulté les inclinations de la princesse ; c’eût été ce qu’on appelle un mariage politique. Nous ne devrions jamais accorder de payements nationaux, excepté pour le travail ou des services rendus. (Hurrah !) Ce principe, je ne l’applique pas tant que vivra la reine (On siffle) ; mais nous serons parfaitement libres de prendre telles dispositions qu’il nous plaira avec celui ou celle qui succédera à Sa Majesté. Il n’y a qu’une seule barrière dans ce pays contre toute réaction…
Voix nombreuses. C’est la République universelle !… (Acclamations)
Contre la violence et le désordre, c’est l’intelligence et le juste sentiment de la nation même.
Un changement dans notre constitution serait un grand avantage, et si ce changement prenait la forme d’une république, avec quelle autre impulsion ne nous débarrasserions-nous pas des vices sociaux qui règnent parmi nous ! (Vivats.) Les forces de la nation sont en ce moment paralysées par les différends politiques ; les uns sont en faveur de l’Eglise établie (Grognements) ; les autres demandent la dissolution de la chambre des lords (Applaudissements) ; d’autres veulent la conserver (grognements) ; d’autres encore veulent conserver la monarchie…
Une voix. Et le duc de Cambridge !
Et pendant que nous sommes ainsi divisés, les affaires du pays ne se font pas.
Journal officiel de la Commune de Paris du 20 mars au 24 mai 1871. (1871) 648
Après le discours, deux ouvriers, nommés Hooper et Hollins, qui se sont fait remarquer dans le mouvement républicain de la province, proposèrent la résolution suivante :
Que l’opinion de ce meeting est que, les explications données par l’honorable Auberon Herbert n’étant pas satisfaisantes, on désire infliger un vote de censure pour sa conduite relativement au douaire.
Les voix se sont à peu près également partagées.

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