Chose faite, créée : les
oeuvres du génie, de la civilisation. Acceptions diverses : la fin couronne
l'œuvre. A l'oeuvre on connaît l'ouvrier. Ne faire oeuvre de ses dix doigts.
L'œuvre de chair. Cette femme est enceinte des œuvres d'un tel. Mettre tout en
œuvre pour réussir. Se mettre à l'œuvre. La main-d'œuvre. Œuvres choisies.
Œuvres philosophiques, poétiques, posthumes. Maître des basses-œuvres
(vidangeur). Maître des hautes-oeuvres (bourreau), etc ...
S. m. : recueil de toutes
les estampes d'un même graveur (l'oeuvre d'Albert Durer). Les ouvrages de
musique d'un compositeur (l'œuvre de Wagner). Le grand œuvre : recherche de la
pierre philosophale. Architecture : reprises en sous-œuvres : rebâtir sous la partie
supérieure d'une construction nouvelle ; réparer les fondations. Fig. :
reprendre en sous-œuvre (une tragédie, un drame, qui pêche par le plan). A
pied-d'oeuvre : à proximité. Hors-d'œuvre, etc ...
Théologie : Bonnes-œuvres.
Le Concile de Trente (session VI) a décidé : 1° accomplies par des âmes en état
de grâce, les bonnes oeuvres sont méritoires ; elles donnent à leurs auteurs
des droits réels au bonheur du ciel. Accomplies par des pécheurs, les bonnes
œuvres ne sont pas méritoires, mais elles restent utiles à l'âme, car elles
disposent Dieu à lui accorder des grâces ; 2° Les bonnes œuvres sont
nécessaires au salut : les justes, sans elles, ne peuvent ni garder ni
développer la grâce ; les pécheurs ne peuvent recevoir de Dieu les grâces qui
les convertiront ; 3° Le principe des bonnes oeuvres est double : la grâce de
Dieu prévient et perfectionne l'action humaine et la volonté humaine aide à
l'action de la grâce divine. L'Eglise grecque est d'accord là-dessus avec
l'Eglise catholique. Pour les protestants, rien ne compte que la foi. Luther
affîrme que toutes les œuvres de l'homme sont mauvaises. Mème opinion du Synode
de Dordrecht (1618-1619). Les Calvinistes soutiennent que les œuvres des
pécheurs sont toujours désagréables à Dieu et que celles des justes sont une
simple expansion de la foi (Larousse).
Toute œuvre demande une
somme énorme d'efforts : recherche et classification des idées, des documents ;
période de conception avec ses tâtonnements, ses enthousiasmes, ses joies
et.... ses déceptions (parfois insurmontables et qui sont une atroce torture
pour celui qui crée (lire l'OEuvre, de Zola). Mais, par dessus tout besoin de
créer qui pousse l'artiste, le chercheur, le savant, l'artisan, le « bricoleur
», à produire, à s'extérioriser. La création d'une œuvre véritable
(c'est-à-dire qui n'est ni un plagiat, ni une oeuvre de compilation) est, dans
tous les domaines, un acte d'une haute portée sociale. Cette œuvre nouvelle
fait partie désormais du patrimoine de l'humanité. Elle est un jalon nouveau
sur la route des connaissances. Elle marque une étape, et elle prépare les
œuvres nouvelles qui la dépasseront nécessairement dans cette ascension
continue de l'esprit vers la découverte de tous les secrets du grand sphinx.
- Ch. B.
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