Dans
le supplément « La bataille politique de 1978 » de
l’HR n°794 –vendredi 23 décembre 1977-
«
Un lecteur de Belgique nous rappelle une correspondance échangée
au moment des élections législatives de 1973. Il s’interroge
sur les raisons qui nous ont conduit à changer de tactique en
décidant de présenter, cette fois des candidats. Il se demande
s’ils ne seront pas amenés du fait de leur participation
aux élections, à faire des concessions sur les principes. Voici
quelques réponses à ces questions.
LES
RAISONS DE NOTRE CHANGEMENT DE TACTIQUE
Les
prochaines élections législatives font bien partie, notre lecteur a
tout à fait raison de le souligner, du "jeu électoral
bourgeois", au même titre que les législatives de 1973, et les
élections présidentielles, cantonales et municipales qui ont eu
lieu depuis. A chaque fois, il s'agit pour la bourgeoisie et les
différents partis qui la représentent de développer le fondement
du "jeu électoral bourgeois" qu'est l'électoralisme. Ils
veulent faire croire qu'il est possible de supprimer l'exploitation
en changeant simplement la majorité ou le gouvernement, les hommes
et les partis au pouvoir.
NOTRE
POSITION FONDAMENTALE RESTE INCHANGEE
Les
candidats marxistes-léninistes dénonceront comme tous nos militants
ces illusions électoralistes. Ils expliqueront que les élections
législatives ne changeront rien au système capitaliste, que les
partis bourgeois de "gauche" veulent simplement prendre le
pouvoir d'Etat bourgeois par les élections pour gérer le
capitalisme.
Ils
ne se placeront donc pas dans le cadre du jeu électoral bourgeois
puisqu'ils le dénonceront au contraire avec vigueur. Ils ne feront
aucune concession à la constitution bourgeoise puisqu'ils
appelleront au contraire les travailleurs à préparer la révolution
prolétarienne qui la détruira, comme toute la machine d'Etat
bourgeoise, pour instaurer à la place la dictature du prolétariat.
Ils
expliqueront ainsi clairement que le choix ne se situe pas entre les
partis bourgeois de droite ou de "gauche", mais entre la
voie pacifique électoraliste et la voie révolutionnaire. Comme on
le voit, il n'y aura aucune concession sur les principes et notre
position antiélectoraliste fondamentale reste intégralement
inchangée.
Il
ne s'agit que d'un changement de tactique conforme aux enseignements
de Lénine selon lesquels participer ou non aux élections est une
question tactique qu'il convient de résoudre chaque fois en fonction
des conditions concrètes du moment.
Voyons
justement quelle est la situation actuelle. L'expérience a montré à
plusieurs reprises que le mot d'ordre d'abstention tactique n'était
pas le plus approprié dans la période actuelle, où les illusions
électoralistes ont fortement prise sur le mouvement de masse. Bien
des travailleurs, pourtant avancés du point de vue de la conscience
révolutionnaire, se laissent encore abuser au moment des élections.
Ils sont alors tentés du fait d'illusions persistantes et aussi par
réaction contre la bourgeoisie au pouvoir, d'aller voter pour les
partis "de gauche".
La
position tactique d'abstention ne permet pas alors de se faire
entendre comme il conviendrait par ces travailleurs. Seuls des
candidats révolutionnaires prolétariens seront en mesure, en
descendant combattre la bourgeoisie dans l'arène électorale,
d'aller au-devant de ces travailleurs et d'empêcher les partis
bourgeois de récupérer leur mécontentement.
Cela
n’était guère possible jusqu’à présent étant donné la
faiblesse et la fragilité relative des forces marxistesléninistes.
Il était aléatoire de présenter quelques candidats sans qu'il y
ait risque de confusion quant à notre orientation antiélectoraliste
fondamentale. De ce point de vue, la situation a changé et le
développement du Parti marxiste-léniniste permet d'ores et déjà
de présenter plusieurs dizaines de candidats révolutionnaires
prolétariens. Il s'agit pour la plupart, comme peuvent le constater
nos lecteurs, d'ouvriers ou de paysans qui ont fait leurs preuves
dans la lutte classe contre classe en même temps qu'ils développent
la ligne des marxistes-léninistes en ce qui concerne la lutte contre
les superpuissances et la nécessité d'édifier le parti
révolutionnaire du prolétariat.
Ils
jouissent de l'estime de nombreux travailleurs de leur
circonscription auxquels ils viendront s'adresser lorsqu'ils leur
expliqueront nos positions et les appelleront à refuser de voter
pour les partis bourgeois de la majorité comme de l'Union de la
gauche.
Cette
bataille politique doit ainsi nous permettre d'amener en nombre bien
plus grand les travailleurs à rejeter les illusions électoralistes
et à rejoindre la voie révolutionnaire. » -pages 3 et 6-
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