Nous
recevons la communication suivante :
Paris,
le 5 avril 1871.
Aux
membres de la Commune de Paris,
J’arrive
de Versailles encore ému, indigné des faits horribles que j’ai
vus de mes propres yeux.
Les
prisonniers sont reçus à Versailles d’une manière atroce. Ils
sont frappés sans pitié. J’en ai vu sanglants, les oreilles
arrachées, le visage et le cou déchirés comme par des griffes de
bêtes féroces. J’ai vu le colonel Henry en cet état, et je dois
ajouter à son honneur, à sa gloire, que, méprisant cette bande de
barbares, il est passé fier, calme, marchant stoïquement à la
mort.
Une
cour prévôtale fonctionne sous les regards du gouvernement. C’est
dire que la mort fauche nos concitoyens faits prisonniers. Les caves
où on les jette sont d’affreux bouges, confiés aux bons soins des
gendarmes.
J’ai
cru de mon devoir de bon citoyen de vous faire part de ces cruautés,
dont le souvenir seul provoquera encore longtemps mon indignation.
BARRÈRE.
Je
certifie que la présente déclaration a été faite devant moi.
LEROUX,
Commandant
au 84e bataillon de la garde nationale
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