Sentiment
qu’un être a de son existence - sentiment du moi, ex : L’homme a
conscience de sa liberté. Un profond sommeil lui a fait perdre la
conscience. Sentiment intérieur par lequel l’homme juge du bien ou
du mal de ses actions, ex : Suivre les inspirations de sa conscience
; parler contre sa conscience. Tout le monde attache au mot «
Conscience » deux acceptions différentes. Certains dictionnaires
donnent jusqu’à dix-sept définitions de ce mot. Cela provient de
l’état actuel de la science, qui ne peut démontrer la réalité
de la conscience en tant qu’être immatériel et qui est en conflit
avec les religions, qui affirment que la conscience est une qualité
de l’âme. D’autre part, la science matérialiste apporte un
troisième point de vue :
La
conscience, ou sensibilité, ou sentiment d’existence, est une
fonction de la matière à un certain moment de son évolution.
Philosophiquement, il est d’une grande importance de savoir ce
qu’est la conscience. Descartes expose et défend ce point de vue :
si l’âme, la conscience, la faculté de sentir, sont une fonction
de la matière, la conscience, l’âme, la faculté de sentir, sont
partout, à un degré différent. Il n’y a pas de différence
essentielle entre l’homme et les animaux, les animaux et les
choses... il n’y a pas, de ce fait, de Liberté ; l’homme est
matière, essentiellement matériel ; il n’y a ni bien ni mal ; le
seul bien est de satisfaire ses passions, et comme la conscience
n’existe pas en réalité, il n’y a pas de mal à employer pour
cela tous les moyens. Au contraire, si l’homme seul possède une
âme immatérielle, une conscience réelle, les ordres de cette
conscience doivent être écoutés et sont le bien, les interdictions
le mal. Et plus tard, le socialiste belge Collins reprend le même
raisonnement, quant aux conséquences de la négation d’une
conscience - psychogène - réelle, immatérielle, chez l’homme. Il
prétend couper en deux, la série continue des êtres et
différencier essentiellement, l’homme des animaux. Sa
démonstration est la suivante. Chez l’homme où il y a sentiment
d’existence, il le traduit par le Verbe. Les animaux ne développent
pas le Verbe. On ne sait donc pas, - « a priori », - s’ils
sentent - quoi qu’ils en aient toutes les apparences. Or, trois
choses sont nécessaires et suffisantes pour développer le Verbe :
1° Un organisme à mémoire centralisée, capable de mouvements
multiples ; 2° Un état de société réelle ; 3° Le sentiment
d’existence. Les animaux ne développent pas le Verbe, donc, il
leur manque un des trois attributs. Lequel ? Ils ont le premier et le
second. « A priori » on ne sait pas s’ils ont le troisième. Or,
lorsque ces trois conditions se trouvent réunies chez un être, le
Verbe naît. Donc, ils n’ont pas d’âme, pas de conscience. Le
bien et le mal existent. Le bien est la direction des passions par la
conscience, afin de les faire contribuer au bien-être individuel et
social.
Le
Dantec, dans son excellent ouvrage : « Science et Conscience »,
expose le mécanisme de la Conscience matérielle et nie le bien et
le mal. En effet, lorsque dans l’Univers, tout est matière, force,
il ne peut y avoir qu’un seul bien : être fort, et un seul mal :
être faible.
Comment,
dès lors, s’explique le phénomène de la Conscience, de
l’Impératif de Kant. Toutes les sensations, tous les mouvements,
sont transmis par le système nerveux, au centre : cerveau, sous
forme de vibrations. Chaque vibration s’inscrit dans la matière
cérébrale comme sur un disque de phonographe. La trace est plus ou
moins marquée, selon la puissance et la durée des vibrations. Cette
faculté qu’a la matière du cerveau de conserver les modifications
qu’elle reçoit est la mémoire générique. Chaque sensation
s’allie toujours à une modification bonne ou mauvaise, agréable
ou désagréable. Quand la circonstance où s’est produite telle ou
telle sensation, ou une approximative, est rappelée au cerveau, par
des paroles, la vue d’un lieu ou d’un acte, un choc, etc...,
mécaniquement, se réveille aussi la sensation agréable ou
désagréable qui avait accompagné la première ou les premières
modifications. Peu ou prou, cette tendance se transmet par hérédité.
Mais le rythme créé en une matière cérébrale par diverses
modifications peut être annihilé, voire même effacé, par des
sensations nouvelles ; c’est pourquoi, l’éducation est capable
de créer une conscience, ce qui explique, que Bien et Mal, n’aient
pas la même signification pour des individus différents, et ce en
suivant rigoureusement les commandements de leur conscience.
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