« N'être pas né, c'est le plus grand , le
premier bien ; le deuxième, c'est , quand un homme a vu la
lumière, que très vite il retourne d'où il vient ; mais, à
peine sera arrivée la juvénilité imprudente et légère, que c'est
déjà fini ; il n'y aura plus de terme aux tourments :
envie, colère, révoltes et meurtres ; enfin, voici la dernière
limite de toutes choses, la vieillesse solitaire, malade, méchante,
infirme, odieuse malédiction des malédictions, tourments des
tourments. »
« Il était évident pour la conscience supérieure
des grecs, comme pour celle des Hindous, que la volonté humaine
luttant aveuglément pour trouver la satisfaction matérielle ne peut
la trouver dans aucune condition extérieure et que, par conséquent,
le bien véritable, de ce point de vue, n'est pas la jouissance de la
vie mais sa suppression définitive : « Vois,
voici qu'arrive sans chants de noces, sans lyre ni danses, celle qui
calme tous les désirs en faisant connaître le jugement de l'Hadès,
la mort qui console. »
La conception pessimiste exprimée par la poésie était
confirmée par la philosophie grecque dans des sentences, qui
devinrent les vérités élémentaires de toute moralité
idéalistique et spiritualistique : la vie sensuelle est une
prison pour l'esprit, le corps et le cercueil de l'âme, la vraie
philosophie c'est de s'habituer à mourir. »
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