samedi 4 août 2018

Vladimir Soloviev La Justification du Bien



« N'être pas né, c'est le plus grand , le premier bien ; le deuxième, c'est , quand un homme a vu la lumière, que très vite il retourne d'où il vient ; mais, à peine sera arrivée la juvénilité imprudente et légère, que c'est déjà fini ; il n'y aura plus de terme aux tourments : envie, colère, révoltes et meurtres ; enfin, voici la dernière limite de toutes choses, la vieillesse solitaire, malade, méchante, infirme, odieuse malédiction des malédictions, tourments des tourments. »

« Il était évident pour la conscience supérieure des grecs, comme pour celle des Hindous, que la volonté humaine luttant aveuglément pour trouver la satisfaction matérielle ne peut la trouver dans aucune condition extérieure et que, par conséquent, le bien véritable, de ce point de vue, n'est pas la jouissance de la vie mais sa suppression définitive : « Vois, voici qu'arrive sans chants de noces, sans lyre ni danses, celle qui calme tous les désirs en faisant connaître le jugement de l'Hadès, la mort qui console. »
La conception pessimiste exprimée par la poésie était confirmée par la philosophie grecque dans des sentences, qui devinrent les vérités élémentaires de toute moralité idéalistique et spiritualistique : la vie sensuelle est une prison pour l'esprit, le corps et le cercueil de l'âme, la vraie philosophie c'est de s'habituer à mourir. »

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