samedi 22 septembre 2018

Platon




PlatonApologie de Socrate.

« Considérations sur la mort »

« Cependant leur intention n'a pas été bienveillante quand ils m'ont condamné et accusé, mais ils ont cru me faire du mal et, sous ce rapport, je pourrais me plaindre. Mais voici une grâce que je leur demande : Athéniens, quand mes fils seront grands, tourmentez-les, comme je vous ai tourmenté vous-mêmes, si vous les voyez préférer les richesses ou tout autre chose à la vertu ; et s'ils se croient quelque chose, quoiqu'ils ne soient rien, reprochez leur, comme je vous l'ai reproché, de négliger ce qui mérite tous leurs soins et de se croire quelque chose quand ils ne sont rien. Si vous le faites, moi et mes fils, nous n'aurons pas à nous plaindre de votre justice. »

Platon : Le Banquet

« Celui que l'éducation aura élevé jusqu'au point où nous sommes, après avoir contemplé tour à tour et avec ordre tous les degrés du beau, parvenu enfin au terme de l'initiation aux mystères de l'amour, apercevra tout à coup une beauté merveilleuse, celle qui était jusque là le but de toutes ses poursuites ; beauté éternelle, incréée et impérissable, exempte d'accroissement et de diminution ; beauté qui n'est point belle en telle partie et laide en telle autre ;, belle sous un rapport et non sous tel autre, belle en tel lieu et laide en telle autre, belle sous un rapport et non sous tel autre, belle pour ceux-ci et laide pour ceux là. Et cette beauté n'a rien de sensible comme un visage, ou des mains, ni rien de corporel ; ce n'est pas non plus un discours ou une science ; elle ne réside pas un être différent d'elle-même, dans un animal par exemple, ou dans la terre, ou dans le ciel, ou dans quelque autre chose ; mais elle existe éternellement et absolument par elle-même et en elle-même ; c'est d'elle que participent toutes les autres beautés, sans que leur naissance ou leur destruction lui apporte la moindre diminution ou le moindre accroissement.
Lors donc que des beautés inférieures on s'est élevé avec ordre jusqu'à cette beauté parfaite, et qu'on commence à l'entrevoir, on touche presque au but : car le droit chemin de l'amour, qu'on le suive de soi-même ou qu'on y soit guidé par un autre, c'est de commencer par les beautés d'ici-bas et de s'élever toujours jusqu'à la beauté suprême en passant, pour ainsi dire, par tous les degrés de l'échelle d'un seul beau corps à deux, de deux à tous les autres, des beaux corps aux belles occupations, des belles occupations aux belles sciences, jusqu'à ce que de science en science on parvienne à la science par excellence, qui n'est autre chose que celle du beau lui-même, et qu'on finisse par le connaître tel qu'il est réellement.
Si jamais la vie a son prix ;, c'est en ce moment, alors que l'on contemple la beauté absolue. Que penseriez-vous d'un mortel à qui il serait donné de contempler ainsi la beauté pure, simple, sans mélange, non revêtue de chaire et de couleur humaine, ou embarrassée de toutes les autres vanités périssables, la beauté divine et immuable ? Croyez-vous que ce serait une vie dénuée de prix que celle d'un homme qui aurait les regards tournés de ce côté et qui jouirait de la contemplation et du commerce d'un pareil objet ? Ne pensez-vous pas, au contraire, que cet homme, étant le seul ici-bas qui perçoive le beau par le sens qui est propre à cette perception, pourra seul engendrer non pas des images de vertu, puisqu'il ne s'attache pas à des images, mais des vertus véritables, puisque c'est à la vérité qu'il s'attache ? Or c'est à celui qui enfante et qui nourrit la véritable vertu qu'il appartient d’être chéri des dieux ; et si quelque homme doit être immortel, n'est-ce pas surtout celui-là ? »



Aucun commentaire: