Le
comité central de la fédération républicaine de la garde
nationale vient d’adresser la proclamation suivante aux habitants
de Paris : Citoyens,
Ce
qui se passe en ce moment est l’éternelle histoire des criminels
cherchant à se soustraire au châtiment en commettant un dernier
crime qui leur permette de régner, impunis, par l’épouvante !
Ils
sont une poignée de parjures, de traîtres, de faussaires et
d’assassins, qui veulent noyer la justice dans le sang. La guerre
civile est leur dernière chance de salut ; ils la déchaînent :
qu’ils soient mille fois maudits et qu’ils périssent !
Citoyens
de Paris, nous voici revenus aux grands jours de sublime héroïsme
et de vertus suprêmes ! Le bonheur du pays, l’avenir du monde
entier sont dans vos mains. C’est la bénédiction ou la
malédiction des générations futures qui vous attend.
Travailleurs,
ne vous y trompez pas : c’est la grande lutte, c’est le
parasitisme et le travail, l’exploitation et la production, qui
sont aux prises. Si vous êtes las de végéter dans l’ignorance et
de croupir dans la misère ; si vous voulez que vos enfants soient
des hommes ayant le bénéfice de leur travail, et non des sortes
d’animaux
dressés pour l’atelier ou pour le combat, fécondant de leurs
sueurs la fortune d’un exploiteur, ou répandant leur sang pour un
despote ; si vous ne voulez plus que vos filles, que vous ne pouvez
élever et surveiller à votre gré, soient des instruments de
plaisir aux bras de l’aristocratie d’argent ; si vous ne voulez
plus que la débauche et la misère poussent les hommes dans la
police et les femmes à la prostitution ; si vous voulez, enfin, le
règne de la justice, travailleurs, soyez intelligents, debout ! et
que vos fortes mains jettent sous vos talons l’immonde réaction !
Citoyens
de Paris, commerçants, industriels, boutiquiers, penseurs, vous
tous, enfin, qui travaillez et qui cherchez de bonne foi la solution
des problèmes sociaux, le Comité central vous adjure de marcher
unis dans le progrès. Inspirez vous des destinées de la patrie et
de son génie universel.
Le
Comité central a conscience que l’héroïque population parisienne
va s’immortaliser et régénérer le monde.
Vive
la République ! vive la Commune !
Paris,
le 5 avril 1871.
Pour
le Comité central
G.
ARNOLD, ANDIGNOUX, AUDOYAUD,
AVOINE
FIL, BAROUD, BOUIT, L. BOURSIER,
CASTIONI,
CHOUTEAU, DU CAMP, FABRE,
FERRAT,
FLEURY, FOUGERT, C. GAUDIER,
GROLARD,
GOUHIER, GRELIER, GUIRAL,
JOSSELIN,
LAVALETTE, MALJOURNAL, MOREAU,
PRUDHOMME,
ROUSSEAU.
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