FÉDÉRATION
DES COMMUNES RÉPUBLICAINES
LE
MOUVEMENT DE LIMOGES
Nous
recevons de Limoges des nouvelles d’une haute gravité. Nous nous
bornerons aujourd’hui à en faire le narré, tel que nous le tenons
d’un habitant de cette ville, arrivé ce soir à Paris.
Le
4 de ce mois, un détachement de 450 hommes, appartenant au 9e
régiment de ligne, reçut un ordre de départ pour Versailles. Les
soldats se dirigèrent vers la gare aux cris de : Vive la République
! et tout le long de la route la foule les accueillit par des bravos
mille fois répétés. Arrivés à la gare, ils déclarèrent qu’ils
ne se battraient point contre leurs frères de Paris. Et au même
instant, pour donner plus d’autorité à leur engagement, ils
remirent à la foule, aux ouvriers qui les entouraient, leurs armes
et leurs cartouches ; puis ils rentrèrent en ville. Leur retour,
l’attitude énergique qu’ils venaient de prendre en présence de
leurs officiers firent une telle impression sur le peuple, que des
centaines de bras se levèrent pour les porter en triomphe ; ce
n’était plus de l’enthousiasme, c’était un véritable délire
patriotique.
L’autorité
civile se réunit aussitôt à l’Hôtel-de-Ville, dans un
effarement très facile à comprendre. On chercha longtemps, mais
hélas ! en vain M. le préfet. Le représentant de Versailles avait
déjà jugé opportun de prendre la fuite. Le maire ordonna au
colonel des cuirassiers de charger la foule et de s’emparer des
soldats mutinés. Cet ordre fut suivi, mais son exécution n’aboutit
qu’à exaspérer le peuple. La mêlée devint bientôt générale ;
dans la lutte le colonel fut tué et un capitaine grièvement blessé.
Limoges est en pleine révolution. Le 9e régiment de ligne
fraternise avec les
habitants
de la ville. Nos renseignements s’arrêtent là.
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