Confiance
irraisonnée à un dogme, à une religion. Le mot « croyance »
s'applique plus particulièrement aux faits sur lesquels reposent les
systèmes religieux. La croyance est un phénomène d'ordre
sentimental, car elle ne s'adresse jamais à la raison ni à la
logique ; elle se refuse à toute analyse car elle ne peut être
soumise à l'analyse des bases sur lesquelles elle repose, se perdant
dans l'abstraction. Il est faux de prétendre que la croyance ne se
manifeste que chez l'individu peu développé et peu cultivé. Il y a
des croyants sincères qui, sont, pourtant, pourvus d'une haute
culture. Tolstoï était croyant et cependant on ne peut le taxer
d'ignorance. L'homme, à sa naissance, n'hérite pas seulement des
tares physiques de ses ancêtres ; il hérite également de leurs
tares morales et intellectuelles et ce n'est que lentement que
l'individu se transforme. La croyance est un legs du passé. Les
siècles d'esclavage qui nous ont précédé, l'obscurantisme
religieux ont laissé des empreintes profondes sur les cerveaux. L'
homme est imprégné de croyances : mais le travail d'évolution se
poursuit, et de génération en génération, on voit de plus en plus
s'effacer les préjugés qui obstruaient la route de la Vérité. Les
croyances disparaissent. Certes l'instinct et le sentiment jouent
encore un grand rôle dans la vie des individus et des sociétés ;
cependant, ils sont appelés à céder la place à la raison et les
générations futures s'orientent de plus en plus vers la lumière,
laissant derrière elles les croyances qui sont les derniers vestiges
de l'ignorance et de l'erreur.
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