samedi 1 septembre 2018

Journal de la Commune


Notre passage à l’Hôtel-de-Ville, la sympathie qui nous y a accompagnés, et l’approbation qui a accueilli chacune de nos paroles, chacun de nos actes, ne nous ont pas un seul instant fait perdre de vue le rôle d’où nous étions sortis par la force des choses par la force des choses et dans lequel nous devions rentrer complètement et sans arrière-pensée.
Nous le déclarons donc une dernière fois : nous n’avons voulu et ne voulons aucun pouvoir politique, car une idée de partage serait un germe de guerre civile dans nos murs, venant compliquer celle que des frères dénaturés, par ignorance et par les mensonges d’ambitieux, nous apportent avec une horrible haine. Nous sommes redevenus, le 28 mars, ce que nos mandats nous ont faits, ce que nous étions le 17 ;
Un lien fraternel entre tous les membres de la garde citoyenne ; une sentinelle avancée et armée contre les misérables qui voudraient jeter la désunion dans nos rangs ; une sorte de grand conseil de famille veillant au maintien des droits, à l’accomplissement des devoirs, établissant l’organisation complète de la garde nationale, et prêts, à chaque heure, à dire à ceux qui nous ont élus : Jugez. Etes-vous contents de nous ?
Voilà quelle est notre ambition. Elle se borne aux limites de notre mandat, et nous la trouvons assez haute pour l’avoir l’orgueil de n’en jamais sortir. Vive la République ! Vive la Commune !
Paris, le 5 avril 1871.
Pour le Comité central,
G. ARNOULD, ANDIGNOUX, AUDOYNAUD,
AVOINE FILS, BAROUD, BOUIT, L. BOURSIER,
H. CHOUTEAU, A. DU CAMP, FAVRE,
FERRAT, FOUGERET, C. GAUDIER, GROLARD,
GOUHIER, GRELLIER, GUIRAL, LAVALLETTE,
ED. MOREAU, PRUDHOMME,
ROUSSEAU.

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