L’HR
n°811 –mardi 24 janvier 1978- explique pourquoi « Notre
participation aux élections » est « Une attitude
léniniste » -page 6-. Un autre article page 8 « Les
marxistes-léninistes et la question du salariat » indique
notamment :
«
Les communistes authentiques se battent pour la disparition du
patronat et du salariat. Un des fondements du capitalisme,
c’est de donner aux ouvriers un salaire. Si nous voulons détruire
les rapports de production capitalistes, nous devons donc
détruire le système du salariat. Nous ne nous battons pas, comme
les dirigeants du PCF ou du PS et les dirigeants de la CFDT et
de la CGT, pour un ‘‘bon’’ salaire ou un ‘‘juste’’
salaire. Concrètement, les communistes militent activement
pour la défense des revendications immédiates des ouvriers,
notamment sur la question des salaires et des problèmes qui
s’y rattachent. ».
C’est
en page une, puis dans la rubrique « La bataille politique de
1978 » qu’est publié dans l’HR n°816 –mardi 31
janvier 1978- un compte-rendu du meeting du 27 janvier à la
Mutualité, sous le titre « Un riche contenu ». En
page 5, le PCRml, invité au meeting, fait une intervention au nom de
sa Fédération de Paris, déclare notamment : « D’ailleurs, le
PCF n’a pas d’autre souci que de dissimuler aux yeux des masses
son véritable projet. N’en vient-il pas, même maintenant,
à parler d’autogestion, à courtiser les écologistes,
après avoir annexé les restes du PSU et les quelques groupuscules
gaullistes (…) ».
-LE
QUOTIDIEN DU PEUPLE n°653 -dimanche 12 - lundi 13 mars 1978- déclare
le « Scrutin truqué » et en donne les raisons :
«
Truquées, les élections le seront aussi longtemps que la classe
au pouvoir sera la bourgeoisie. Mais celles de dimanche le sont
particulièrement, et de divers points de vue. Le trucage,
c’est d’abord l’affaire qui a éclaté, du vote des « Français
de l’étranger », étrangement manipulé et qui
donne lieu actuellement à une série de procès qui ne sont même
pas finis au moment où s’ouvrent les bureaux de vote. Mais
plus encore, il y a la manière dont, cette fois-ci, les états-majors
vont se servir lundi, et dans les semaines à venir, des
suffrages qu’ils auront obtenus. C’est à gauche, le PCF qui aura
refusé jusqu’à la dernière minute, d’indiquer exactement les
conditions dans lesquelles, probablement, il se désistera
pour le PS : ceux de ses militants qui, aujourd’hui croient
encore à l’absence de concessions à la social-démocratie,
risquent de se trouver bien déçus.
Mais
c’est aussi le Parti socialiste qui, après s’être redonné
à bon compte un visage de gauche par la signature du Programme
commun, s’arrange aujourd’hui pour éviter de se prononcer sur la
politique qu’il mènera demain. A droite, le tableau n’est pas
plus reluisant : tandis que le RPR prétend qu’il croit à la
victoire de la « majorité », il se prépare en fait à
jouer les « recours » contre la gauche, et les giscardiens, en
toute solidarité « majoritaires », préparent les combinaisons
socialo-centristes d’après-demain. Trucage, bien
plus grave sur le fond. Car, si le résultat de dimanche, comme il
est probable, donne une avance à la gauche, ce sera un chèque
sans provision qu’elle aura fait accepter à des millions de
travailleurs. Au delà de leurs divergences, PS et PCF ne sont en
effet disposés ni l’un ni l’autre à réaliser les
changements auxquels ceux-ci aspirent profondément ; ils veulent au
contraire gérer la crise chacun à leur manière. Dans ce flot de
tromperies, la possibilité aura été donnée à un certain nombre
parmi notre peuple, de faire entendre leur volonté d’en
finir avec cette société pourrie, grâce à la présence de
l’UOPDP. Que ce mouvement amorcé, continue et se développe demain
sur le terrain des luttes, c’est la garantie pour qu’enfin les
travailleurs de ce pays aient tous les moyens de faire
entendre effectivement leurs voix. »
«
Un théoricien de la collaboration de classe » l’HR n°858
–vendredi 31 mars 1978- publie une photo des négociateurs de
Grenelle en Mai 68, avec ce commentaire :
«
Voilà un des visages de la concertation de Delors ».
L’article indique que Delors était interviewé mardi à propos de
l’Ouverture sociale de Giscard : « M. Jacques Delors est
sans conteste, un des meilleurs théoriciens de la collaboration de
classe. Conseiller social du Premier ministre Chaban-Delmas,
il fut le ‘‘père’’ de la participation et de la politique
contractuelle pratiquée par ce gouvernement d’après Mai 68.
Depuis ce monsieur Delors a pris du service aux côté d’Attali et
Rocard parmi les conseillers de Mitterrand. Autant dire
que quand il parle de concertation et de démagogie sociale il
connaît son sujet (…) Quel meilleur moyen pour détourner
les syndicalistes de la lutte que de les occuper dans des
négociations interminables : ‘‘Pour ’instant, la
section syndicale n’a pas de débouchés. Il faut lui donner des
possibilités concrètes de négocier. Par exemple, le programme
annuel d’amélioration des conditions de travail, le plan de
formation ou la politique de l’emploi dans l’entreprise.’’
Mais au fait, c’est bien ça le nouveau programme
d’action proposé par le Bureau national de la CFDT. Delors
serait-il aussi conseiller social d’Edmond Maire ?
» -page 4-
Cette
évolution de la situation internationale, provoque des
contradictions qui sont également présentes dans la CGT, mais en
plus de par ses liens avec le PCF, elles ont certains aspects de sa
crise (les conséquences de la rupture du Programme commun (septembre
1977) et de l’échec de 1978.).
L’évolution
ultérieure de la CGT, ses ruptures avec la FSM, et certains liens
avec la direction du PCF, ont leurs origines dans cette période
(septembre 1977 – octobre 1978). C’est lors du 40e congrès à
Grenoble, que les bases de l’évolution future (cfdtisation de la
CGT) se mettront en place. Cette évolution va se réaliser dans une
CGT qui est depuis de nombreuses années soumise
organisationnellement et politiquement aux évolutions et aux
trahisons du PCF. Les critiques concernant la FSM, les pays de l’Est
et les rapports avec le PCF ont un double aspect : -l’un est sur
une base s’appuyant sur une base marxiste -l’autre est sur une
base foncièrement anticommuniste Les ML vont être très critiques
vis-à-vis de la FSM et vont même demander le retrait de la CGT de
cette fédération. Ces critiques « antirévisionnistes » seront
évidemment interprétées et utilisées pour dénigrer le marxisme
dans son ensemble, par tous les courants directement anticommunistes
et antisoviétiques, mais aussi par toute une frange de militants
issus du PCF. En définitive, il semble bien que c’est l’aspect «
anticommuniste » qui va dominer dans les critiques et les rapports
PCF/CGT, comme dans les analyses sur les dissidents, la Pologne,
l’Afghanistan…Tout cela contribuera aux « bouleversements
idéologiques des années 70-80 » qui vont favoriser la fin de
l’URSS et la « défaite du socialisme » par la suite.
L’article
de la page 4 : « Les maîtres des forges veulent rayer Longwy de
la carte » précise que « Depuis 1976, la sidérurgie
lorraine est frappée de plein fouet par un premier plan acier mis
sur pied par le vicomte Davignon. Ce premier plan a déjà permis le
licenciement de 20 000 travailleurs dans les usines lorraines ; en
particulier par la liquidation de l’usine Chiers à Longwy, qui
était une unité de 3 500 personnes. C’est aussi la liquidation
d’Usinor-Thionville il y a un an, ce premier plan acier a
été rendu possible en particulier par la « convention sociale »
(signée par FO) qui mettait en licenciement d’abord des
travailleurs âgés de 56 ans, puis ensuite d’autres âgés de 54
ans. Aujourd’hui, un deuxième plan acier est en
route, il prévoit une nouvelle fois la suppression de 20 000 emplois
dans la sidérurgie lorraine. ».
L’article
du QDP n°812 -vendredi 15 décembre 1978- en page 4 : « Sidérurgie
(Longwy) SOS Emplois » est illustré par
une
photo du « SOS lumineux avec des lettres de 2,50 m, placé sur un
crassier par des militants CFDT ». L’article indique :
«
Mardi 12 décembre, 15h30 : au local de l’UL-CFDT,
la nouvelle attendue vient de tomber : 4 700 emplois supprimés à
Usinor-Longwy, et suppression de la phase liquide (hauts
fourneaux, aciérie) d’ici 1980. A l’usine de Thionville, une
coulée continue sera réalisée mais elle n’empêchera pas
250 nouvelles suppressions d’emplois. Et les 1 000
travailleurs de Thionville mutés l’an dernier sont aujourd’hui
particulièrement menacés, alors que près de 4 000 suppressions
d’emplois ont eu lieu, soi-disant pour sauver Longwy. Ici,
ce n’est plus une surprise. La presse locale bien informée,
avait annoncé le détail du plan restructuration, il y a plusieurs
jours. Et déjà lundi, ces prévisions concernant Chiers-Chatillon
avaient été confirmées : construction de l’aciérie à
Neuves-Maisons, mais fermeture de l’usine de la
Chiers de Longwy (1 850 emplois supprimés).
Les
actions de sensibilisation sont en cours. Depuis samedi , le crassier
d’Usinor, qui surplombe de 170 mètres les usines
et Longwy-bas, est orné d’un S.O.S. lumineux haut de 2,50
mètres. Au pied du crassier, des militants CFDT sont présents
jour et nuit. Car cette initiative ne plait guère à Usinor qui
voudrait faire respecter son droit de propriété : les gardes
accompagnés d’un huissier, ont prétendu intimider les
travailleurs présents, mais sans grand succès.
Il
faut croire que cette action ne plait guère non plus à la
municipalité PCF, qui a refusé de prêter du matériel pour
installer ce campement de la CFDT. Comment vont réagir les
sidérurgistes et la population ? C’est difficile à dire
aujourd’hui : colère, résignation, division sont présentes
chez ces ouvriers qui, samedi matin, ont été interrogés par les
militants CFDT dans le cadre de leur campagne de sensibilisation.
Ce
qui semble nécessaire, pour engager la riposte, c’est de créer
les moyens de surmonter les divisions entre usines,
entre français et immigrés… et de préciser les objectifs de
lutte. (Correspondant Thionville) »
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