Inclination
à faire souffrir ses semblables. La cruauté, dit Lachâtre, « est
toujours un grand mal ; mais quand elle se trouve dans un homme
revêtu de quelque autorité, elle devient un fléau ». L'histoire
est remplie d'actes de cruauté et certains d'entre eux sont devenus
proverbiaux. Qui donc ignore la cruauté des Borgia et plus
particulièrement de César et de Lucrèce qui furent cruels jusqu'au
sadisme. Néron fut aussi un maître dans l'art de la cruauté. Ce
tyran perverti et sanguinaire ne se plaisait que dans le crime et
tout son règne est marqué de boue et de sang. Hélas ! La cruauté
n'a pas encore disparu de la terre et, si elle n'emprunte plus la
même forme et ne se réclame pas des mêmes principes, elle ne
s'exerce pas moins sur une certaine classe d'individus. C'est la
cruauté du juge qui s'abat sur le miséreux qui crève de faim et
qui se révolte ; c'est celle du policier qui se manifeste au cours
des démonstrations populaires ; c'est la cruauté des tortionnaires
dont sont victimes les malheureux réfractaires envoyés dans les
bagnes lointains. Et cependant, l'homme n'est pas cruel par nature ;
il est rendu méchant par les rudes nécessités de l'existence,
inhérentes au désordre social créé par le capitalisme et la
bourgeoisie. Dans une société où le bonheur des uns ne sera pas
fait du malheur des autres, l'homme n'aura aucune raison d'être
méchant, et la solidarité effacera la cruauté.
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