Pour
sortir du capitalisme en crise aout septembre 2009
La
première vague des luttes pour le socialisme, celle du 20ème
siècle, a démontré les limites des prétendus communismes de la
3ème Internationale, des nationalismes du Sud et, désormais, la
faillite des social-démocraties européennes. En tirer les leçons
suppose d’associer la gestion économique, les décisions
politiques à l’approfondissement de la démocratisation de la
société, tout en intégrant la dimension écologique à la critique
radicale du capitalisme. Mais ces orientations, si elles ne sont pas
conjuguées avec un internationalisme exigeant rateraient la
dimension essentielle de la crise du capitalisme.
Certes,
la crise du système est financière, économique, sociale,
énergétique et écologique. Mais, c’est aussi celle d’une
guerre Nord contre Sud, contre les périphéries récalcitrantes,
celle de la tentative de déploiement du contrôle militaire de la
planète par les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN. Cette
gestion militarisée est aussi en crise. Sera-t-elle remise en
question par la seule révolte des pays du Sud et pour quels
résultats ? Le pouvoir des oligarchies, de leurs alliés,
concurrents et sous-fifres, ne sera remis en cause que par la
convergence des luttes du Nord et du Sud. Les Forums sociaux mondiaux
ont montré que cette voie devrait être suivie malgré les
difficultés actuelles. C’est pourquoi il convient d’être plus
que méfiants vis-à-vis de la propagande médiatique qui encense le
dictateur tunisien et condamne la mollahcratie en Iran, s’accommode
des régimes mexicains et colombiens, tout en jetant l’opprobre sur
Chavez et Morales, etc. La victoire d’Obama et la brève obamania
qui lui a succédé sont paradoxalement la preuve que l’hégémonie
étatsunienne connaît les limites de sa puissance. Le rêve
étatsunien est devenu pour nombre de ses citoyens un cauchemar dont
ils ne sont pas prêts de sortir compte tenu du poids de l’idéologie
dominante qui, pour nombre d’entre eux, les a transformés en
crétins lobotomisés (voir les réactions par rapport à la réforme
« communiste » du système de santé). On n’est pas forcément
mieux lotis chez nous, vu les faiblesses des
réactions
par rapport aux privatisations, licenciements, etc. Sortir du
capitalisme en crise, c’est lutter contre la destruction des bases
productives au Nord, autrement dit promouvoir la relocalisation
d’activités de proximité écologiquement viables. Ce n’est pas
seulement de primes de départ dont les travailleurs occidentaux
doivent s’emparer mais de l’appropriation des moyens de
production pour produire autrement et autre chose qui satisfasse les
besoins des populations. Sortir du capitalisme en crise - et c’est
un autre défi – c’est aussi s’opposer au pillage des
ressources du Sud et aux guerres impériales. Pour ce faire, les
calembredaines et autre fariboles assénées à longueur de média
sur la sortie de crise doivent être rejetées comme autant
d’impostures pour tenter de nous détourner de la nécessaire
sortie du capitalisme.
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