Tout
ce qui compose la corporation sacerdotale ; les archevêques, les
évêques, les chanoines, les vicaires, les aumôniers, appartiennent
au clergé séculier, c'est-à-dire qui prend contact avec la
population ; le clergé régulier est en grande partie composé de
moines menant une vie monastique. Le clergé est également divisé
en classes et on distingue le haut clergé et le bas clergé. Le
premier groupe les hauts dignitaires et les princes de l'église,
alors que le second ne groupe que les prêtre de rang inférieur et
qui accomplissent les besognes courantes de la paroisse. Avant la
Grande Révolution française, le Clergé était un des ordres les
plus importants de l'État et bénéficiait de très gros privilèges.
Ce fut un des bienfaits de la Révolution de détruire sa suprématie
et d'amoindrir sa force. Malheureusement, si le Clergé a perdu de sa
puissance, il exerce encore une assez grande influence publique qui
n'est pas à négliger ; il est soutenu par toutes les forces de
réaction auxquelles il ne refuse jamais lui-même son concours. Cela
se comprend. « Le prêtre ne peut être utile qu'en qualité
d'officier de morale » dit l'abbé Saint Pierre ; mais si nous
fouillons aussi profondément que possible dans l'histoire, nous
voyons que jamais le Clergé n'a accompli le rôle qui lui était
assigné par la doctrine et Helvétius nous apprend que déjà chez
les Égyptiens « les prêtres formaient un corps à part, qui était
entretenu aux dépens du public. De là naissaient plusieurs
inconvénients : toutes les richesses de l'État se trouvaient
englouties dans une société de gens qui, recevant toujours et ne
rendant jamais, attiraient insensiblement tout à eux. » Il en fut
ainsi de tous les temps et, de nos jours encore, le Clergé est
toujours à l'affut des richesses. Les mêmes causes produisant les
mêmes effets, il n'y a aucune espérance d'améliorer cet ordre qui
n'a d'autre utilité sociale que de perpétuer une erreur pour
maintenir le pauvre dans l'ignorance et défendre les intérêts des
riches. Les crimes du clergé, quelle que soit la religion dont il se
réclame, sont innombrables et seront traités d'autre part. (Voir
Église,
Inquisition,
Papauté,
Religion,
etc., etc.) Il a régné pendant des siècles par la terreur et, dans
les pays où il détient encore le pouvoir politique, il n'hésite
pas à se servir de moyens monstrueux pour conserver sa force et son
autorité. Ayant acquis sa puissance dans le meurtre et dans le sang,
le clergé s'est à jamais discrédité aux yeux de l'homme civilisé
et il faut espérer qu'il disparaîtra un jour prochain, méprisé de
tous et ne laissant de regrets qu'au coeur des inconscients et des
barbares. Sa disparition sera un grand pas de franchi vers la
libération des humains, car elle marquera la mort de certains
préjugés de croyance en une puissance immatérielle, et permettra à
l'homme d'évoluer plus librement vers son entière émancipation
morale, matérielle et intellectuelle.
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