« Une seule chose reste à faire ; boycotter
les mouvements réformistes pour en supprimer les mots d'ordre , pour
effectuer leur déplacement tout en acceptant leur logique
doctrinale ».
« Certes le dépassement des consignes syndicales
et des mots d'ordre réformistes n'est pas une nouveauté en soi ,
mais c'est sa généralisation à l'ensemble du système qui doit
l'être, et il nous semble logique de penser que c'est la seule façon
valable et plausible d'entamer le devenir révolutionnaire , du moins
pour la société occidentale. »
« Il devient donc naturellement évident qu'une
telle conception doit se plier aux exigences du jour qui sont comme
on l'a vu liées à notre position défavorable. Les principes et les
buts de l'idéal révolutionnaire demeurent en soi. Il reste, et
restera certain que notre lutte n'est pas vaine et doit mener à
l'établissement d'une société égalitaire et socialiste. Mais
toute idéologie se propose un certain nombre de moyens et de
méthodes pour arriver à ses fins.L c'est ainsi que lorsque l'on
s'aperçoit que l'on a fait fausse route en utilisant une certaine
marche à suivre on doit repartir à zéro en tenant compte de
l'expérience acquise, et nous avons ici un incommensurable avantage.
Cette expérience existe, elle est éminemment palpable, vieille de
plus de deux cents ans ; c'est toute l'histoire du mouvement
ouvrier de l'ère moderne, c'est toute l'histoire des révolutions,
c'est toute l'histoire de l décolonisation, du renouveau de la
social-démocratie, du néo-capitalisme et du impérialisme. Il est
manifestement évident que nous avons jusqu'ici très peu su en tenir
compte. »
« C'est d'ailleurs parce que nous possédons une
phraséologie et une dialectique susceptible de s'adapter à la
langue populaire et c'est par ce que nous sommes certains de pouvoir
exprimer tout concept révolutionnaire par des images et des idées
ne requérant pas une pratique assidue d'une spécialisation que nous
refusons, que la propagande doit à juste titre s'adapter et se
modeler aux réalités sociales et économiques . Il nous semble en
effet absurde de nous référer dans notre pratique militante d'un
anarchisme et d'un anarcho-syndicalisme de la même manière ou dans
les mêmes buts que le pratique un militant gauchiste et communiste.
C'est pour cela que nous estimons ridicule et superflu de parler en
se référant continuellement à des auteurs et des idées
anarchistes en les indiquant comme tels, parce que nous estimons que
de part son originale simplicité la propagande doit se confondre
avec le langage commun. Parler d'anarchisme , d'autogestion et de
fédéralisme en précisant continuellement et en soulignant dans
chaque exposé le caractère d'une idéologie propre et indépendante,
n'est pour nous compte tenu du rapport de force existant et de la
société dans laquelle nous œuvrons qu'une manière de se faire
plaisir. »
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