jeudi 7 juin 2018

L'Hydre de Lerne N°2 Septembre 1967



« Une seule chose reste à faire ; boycotter les mouvements réformistes pour en supprimer les mots d'ordre , pour effectuer leur déplacement tout en acceptant leur logique doctrinale ».

« Certes le dépassement des consignes syndicales et des mots d'ordre réformistes n'est pas une nouveauté en soi , mais c'est sa généralisation à l'ensemble du système qui doit l'être, et il nous semble logique de penser que c'est la seule façon valable et plausible d'entamer le devenir révolutionnaire , du moins pour la société occidentale. »

« Il devient donc naturellement évident qu'une telle conception doit se plier aux exigences du jour qui sont comme on l'a vu liées à notre position défavorable. Les principes et les buts de l'idéal révolutionnaire demeurent en soi. Il reste, et restera certain que notre lutte n'est pas vaine et doit mener à l'établissement d'une société égalitaire et socialiste. Mais toute idéologie se propose un certain nombre de moyens et de méthodes pour arriver à ses fins.L c'est ainsi que lorsque l'on s'aperçoit que l'on a fait fausse route en utilisant une certaine marche à suivre on doit repartir à zéro en tenant compte de l'expérience acquise, et nous avons ici un incommensurable avantage. Cette expérience existe, elle est éminemment palpable, vieille de plus de deux cents ans ; c'est toute l'histoire du mouvement ouvrier de l'ère moderne, c'est toute l'histoire des révolutions, c'est toute l'histoire de l décolonisation, du renouveau de la social-démocratie, du néo-capitalisme et du impérialisme. Il est manifestement évident que nous avons jusqu'ici très peu su en tenir compte. »

« C'est d'ailleurs parce que nous possédons une phraséologie et une dialectique susceptible de s'adapter à la langue populaire et c'est par ce que nous sommes certains de pouvoir exprimer tout concept révolutionnaire par des images et des idées ne requérant pas une pratique assidue d'une spécialisation que nous refusons, que la propagande doit à juste titre s'adapter et se modeler aux réalités sociales et économiques . Il nous semble en effet absurde de nous référer dans notre pratique militante d'un anarchisme et d'un anarcho-syndicalisme de la même manière ou dans les mêmes buts que le pratique un militant gauchiste et communiste. C'est pour cela que nous estimons ridicule et superflu de parler en se référant continuellement à des auteurs et des idées anarchistes en les indiquant comme tels, parce que nous estimons que de part son originale simplicité la propagande doit se confondre avec le langage commun. Parler d'anarchisme , d'autogestion et de fédéralisme en précisant continuellement et en soulignant dans chaque exposé le caractère d'une idéologie propre et indépendante, n'est pour nous compte tenu du rapport de force existant et de la société dans laquelle nous œuvrons qu'une manière de se faire plaisir. »



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