Habitation
religieuse pour hommes ou femmes voulant se livrer à la vie
monastique. Le nombre des cloîtres a notablement diminué en France
; mais il en existe encore beaucoup en Belgique, en Italie et surtout
en Espagne. L'institution du cloître remonte au VIème siècle
environ ; cependant, les solitaires qui désiraient s'adonner à la
vie contemplative se retiraient dans des couvents dits « couvents
cloîtrés ».
C'est
surtout en Orient que les moines se détachaient complètement de la
vie extérieure et s'enterraient dans des « couvents cloîtrés ».
En Occident, le couvent et le monastère servaient de refuge à ceux
qui, tout en s'éloignant du monde, continuaient cependant à vivre
en commun. (Voir Couvent et Monastère.) Le cloître
occidental, à ses origines, eut donc les mêmes attributions que le
couvent cloîtré en Orient ; mais il ne tarda pas à se transformer
et à servir trop souvent de prison. Il fut le tombeau de quantité
de jeunes gens qui étaient une gêne et une menace pour leur caste
ou leur famille. Afin de se débarrasser de ses enfants pour laisser
un titre et une fortune au premier né, bien des pères firent jeter
leurs fils cadets dans des cloîtres, et ceux-ci furent également le
refuge de quantités de femmes, victimes de l'autorité arbitraire du
chef de famille, qui préférèrent la mort lente de la vie
claustrale à la violation de leurs plus intimes sentiments. Les
portes du cloître se fermèrent maintes fois sur des philosophes et
des savants qui osaient s'attaquer au dogme de l'église et dont les
idées étaient jugées subversives par l'Inquisition.
L'institution
du cloître, on peut s'en rendre compte par les faits qui illustrent
toute l'histoire du christianisme, produit des monstruosités. Quoi
qu'il en soit volontaire ou contrainte, la vie claustrale est un
crime contre la nature, et Diderot a, de son verbe violent, flagellé
ceux qui s'y livraient.
«
Faire voeu de pauvreté,
c'est s'engager par serment à être paresseux et voleur ; faire voeu
de chasteté, c'est promettre à Dieu l'infraction constante de la
plus sage et de la plus importante de ses lois ; faire voeu
d'obéissance, c'est renoncer à la prérogative inaliénable de
l'homme : la Liberté. Si l'on observe ces voeux, on est criminel ;
si on ne les observe pas, on est parjure. La vie claustrale est d'un
fanatique ou d'un hypocrite. » (Diderot.)
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