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de ruses et d'artifices pour exploiter la crédulité publique et
s'attirer la sympathie ou la confiance des foules. On appelle «
charlatans » les opérateurs, les droguistes, les « dentistes »
qui, sur les places, les marchés et les foires, débitent des
paroles et surtout des produits de provenance et d'efficacité
douteuses.
Il
est des charlatans plus dangereux et, naturellement, mieux cotés. On
les rencontre dans les académies, les officines, les laboratoires et
les parlements. Ceux-là jouissent de l'estime publique.
La
médecine, qui devrait être une science au service de l'humanité,
n'est souvent que du charlatanisme. Le pauvre malade, animé par
l'instinct de conservation se laisse facilement convaincre par tous
ceux qui spéculent sur la santé d'autrui, et lui assurent la
guérison et c'est ce qui explique le succès du charlatan qui trouve
toujours des dupes. Dans les prétoires, dans les cours de justice,
ce sont les avocats, ces « défenseurs de la veuve et de l'orphelin
», qui prennent la place du charlatan médical. Le pauvre bougre qui
est pris dans les mailles de la justice est une proie facile, qui ne
cherche qu'à être convaincu, et les belles paroles de l'homme de
loi brisent toutes ses hésitations. C'est aussi à l'église que
s'exerce le charlatanisme et c'est ensuite sur les tréteaux
électoraux où les candidats menteurs et sans vergogne promettent
n'importe quoi et à n'importe qui, pourvu qu'ils obtiennent les
suffrages des électeurs abasourdis et grisés d'illusions.
Combien
sont inoffensifs les petits camelots qui débitent leur marchandise
sur les places publiques et, tout en vivant modestement, ne font de
tort à personne, à côté de ces charlatans légaux qui
accomplissent leur besogne à l'abri des lois!
Dans
une société où tout se vend et tout s'achète, il est normal de
considérer le charlatanisme comme une qualité et il n'y a pas lieu
de s'étonner de la place qu'il prend dans la vie sociale.
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